Nucléaire : Sarkozy et Cameron donnent un coup d'accélérateur aux projets d'EPR au Royaume Uni

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  556  mots
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Le Premier ministre britannique et le chef de l'Etat français veulent signer un partenariat "historique" dans l'énergie nucléaire. Un "énorme enjeu" estime EDF, en pole position dans la course au renouvellement du parc nucléaire Outre-Manche.

EDF et Areva peuvent se frotter les mains. Les projets des deux groupes français de construire plusieurs EPR (réacteurs nucléaires dits de troisième génération) au Royaume-Uni se sont encore un peu plus concrétisés lors du sommet franco-britannique, qui a donné lieu vendredi à la signature d'une série de contrats liés au programme nucléaire outre-Manche. "Lors de notre dernier sommet, nous avions signé un partenariat historique dans la défense. Aujourd'hui, nous avons la même ambition pour l'énergie nucléaire", a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron, avant d'être reçu à l'Elysée par Nicolas Sarkozy.

Le plus gros investissement d'une entreprise française dans un pays 

"C'est un énorme enjeu, nous sommes au début d'une grande aventure", s'est enthousiasmé dans une déclaration à l'AFP le patron d'EDF, Henri Proglio, à l'issue d'une visite de David Cameron au siège du groupe, en présence du patron d'Areva, Luc Oursel. Le projet de construire jusqu'à quatre nouvelles centrales nucléaires au Royaume-Uni "est un engagement extrêmement lourd, sans doute le plus gros investissement décidé par une entreprise française dans un seul pays", a insisté Henri Proglio.

Un contrat de 120 millions d'euros entre EDF et Kier BAM

Au total, les accords signés comprennent un contrat entre EDF et l'entreprise de génie civil britannique Kier BAM, d'un montant de 100 millions de livres sterling (120 millions d'euros), un protocole d'accord avec Areva pour la livraison, entre autres, de chaudières nucléaires, et un accord sur un investissement de 15 millions de livres sterling pour la création d'un centre de formation international, en partenariat avec le Bridgewater College, à Somerset.

Plus de 1.500 emplois créés au Royaume-Uni

L'idée est d'associer le plus étroitement possible les entreprises britanniques aux projets de construction de réacteurs EPR poursuivis par EDF et Areva au Royaume-Uni, afin de maximiser les retombées économiques locales du programme de renouvellement du parc nucléaire outre-Manche, qui prévoit qu'une nouvelle génération de centrales atomiques entre en service à la fin de la décennie. Ce marché pourrait peser au total quelque 60 milliards de livres. "Les accords signés aujourd'hui vont créer plus de 1.500 emplois au Royaume-Uni", s'est félicité David Cameron. 

EDF en pole position

Côté français, les projets d'EDF, qui a racheté l'exploitant de centrales British Energy, sont de loin les plus avancés. En novembre, sa demande de construire deux premiers EPR à Hinkley Point, au sud de l'Angleterre, avait été jugée recevable par les autorités britanniques, qui rendront leur décision formelle fin 2012. EDF prévoit une mise en service du premier réacteur fin 2018 ou début 2019, celle du second devant intervenir mi-2020. Les dates définitives seront arrêtées fin 2012. En décembre, l'EPR d'Areva et le réacteur concurrent AP1000 de Westinghouse avaient été déclarés provisoirement aptes au service. Une certification préliminaire qui devrait être confirmée en juin.

GDF Suez est également de la partie

Par ailleurs, un consortium formé par les allemands EON et RWE, appelé Horizon Nuclear Power, et un autre alliant le français GDF Suez à l'espagnol Iberdrola, baptisé NuGen, entendent eux aussi construire des EPR ou des AP1000, censés entrer en service à partir de 2023 et 2025, respectivement.