Les entreprises françaises n'ont pas vraiment de quoi pavoiser. L'institut américain Ethisphère, qui distingue tous les ans les entreprises les plus "éthiques" du monde, n'a pas distribué de certificat de bonne conduite à beaucoup de sociétés hexagonales. Deux, seulement, figurent dans cette liste, composée cette année de 145 entreprises: Schneider Electric et L'Oréal. Etant donné que l'institut se contente de lister les "meilleures entreprises" sans les classer, on ne sait pas si les deux françaises seraient en tête ou en queue de peloton.
94 entreprises américaines distinguées
Le principe de ce classement annuel est de promouvoir les entreprises qui se mobilisent pour accorder une plus grande place à l'éthique, et qui traduisent cette intention en actes. L'institut récompense ainsi les pratiques internes de l'entreprise (litiges, infractions, nominations de cadres supérieurs...), mais aussi les investissements, la manière de conduire des affaires dans les pays et secteurs où elles opèrent. Les entreprises qui ont eu des problèmes judiciaires au cours des cinq dernières années sont écartées, tout comme celles impliquées dans le commerce de l'alcool, du tabac ou des armes à feu.
Sans surprise (puisque les Américains comptent beaucouop plus d'entreprises internationales que les autres pays), les sociétés américaines se taillent la part du lion. Que ce soit dans l'aérospacial, l'informatique, les médicaments, l'énergie, les services financiers ou l'alimentation, les Américains dominent toutes les catégories, ou presque. American Express, PepsiCo, Microsoft, The Aerospace Corporation ou encore Manpower figurent dans la -longue- liste des 94 entreprises distinguées. Seul le secteur de la banque résiste à cette domination sans partage. Sur les cinq entreprises distinguées, seule la Old National Bank est américaine. Les quatre autres sont australiennes (National Australia Bank et Westpac Group), britannique (Standard Chartered Bank) et des Pays-Bas (Rabobank).
Le couronnement d'une stratégie de communication ?
Pour les entreprises récompensées, ce type de classement est du pain béni. Tout en reconnaissant leurs efforts pour promouvoir l'éthique, cette distinction leur permet de consolider leur image auprès des consommateurs tout en améliorant la confiance des employés envers leur entreprise. De là à y voir le couronnement d'une stratégie de communication... Si l'institut Ethisphere précise que les informations transmises par chaque entreprise sont vérifiées, ce type de liste peut laisser perplexe.
Les entreprises couronnées, elles, ne se font pas prier pour communiquer sur leur éthique ainsi reconnue. Ainsi, à peine la liste avait-elle été divulguée que Schneider Electric, le spécialiste français de la gestion de l'énergie, y allait de son communiqué. "Nous avons la conviction que la stabilité et la performance d'une entreprise se fondent sur des valeurs et des pratiques responsables, tant dans le management des hommes que dans les relations envers les clients et les fournisseurs", déclarait Jean-Pascal Tricoire, le Président du directoire de Schneider Electric.
Première pour L'Oréal
Présent pour la deuxième année consécutive, Schneider Electric est accompagné cette année par L'Oréal. Le groupe de cosmétiques créé par la famille de Liliane Bettencourt figure dans cette liste pour la première fois. Unibail-Rodamco, distinguée l'an dernier, ne fait plus partie des entreprises les plus éthiques en 2012.
Hors USA, c'est la Grande-Bretagne (9 entreprises), le Japon (5) et les Pays-Bas (3) qui placent le plus d'entreprises dans ce "top 145". Au total, 21 pays ont été distingués.