Investir "éthique" n'empêche ni la diversité ni la performance

L'ouvrage "Epargner éthique" se veut un glossaire des placements solidaires ou éthiques. Rencontre avec un des co-auteurs, Aude Sarda.
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Aujourd'hui la rentabilité ne suffit plus. Nombre d'épargnants sont également soucieux de savoir dans quoi ils investissent. Pour leur répondre, Aude Sarda et Nadia Dhaoidi, qui oeuvrent également à la promotion d'une épargne responsable sur le site jepargne-utile.com, viennent de publier un livre sur le sujet, « Epargner éthique », véritable glossaire des placements responsables, solidaires, religieux et verts (ou éthiques).

 

Les placements éthiques ont la réputation de rapporter moins. Est-ce une idée reçue ?

L'idée est largement répandue qu'il faut choisir entre rendement et partage. Et qu'en tout état de cause, il va falloir sacrifier une partie de ses bénéfices. C'est faux. Les placements éthiques ou solidaires peuvent rapporter tout autant. Par exemple, certains placements de type micro-crédit rapportent jusqu'à 4,5 %. Avec des signatures de qualité. Par exemple, le Crédit Agricole et le Crédit Coopératif accompagnent les souscripteurs des plateformes en ligne telles que Friendsclear ou Babyloan.

Comment identifier une entreprise ou un fonds éthique ?

Dans un fonds éthique, il faut regarder les 10 ou 20 premières valeurs du portefeuille qui sont données nominativement. Nous invitons le souscripteur à se référer au site de Novethic, qui décortique jusqu'aux motivations du gérant. Ou au portail en ligne Finansol, autre source fiable et transparente sur les produits d'épargne solidaire.

 

Outre ces fonds socialement responsables, existe-t-il d'autres catégories de produits éthiques ?

Il en existe encore trop peu à notre goût. Mais il est toujours possible de réduire ses impôts tout en oeuvrant pour l'environnement. Lorsque l'on construit sa maison par exemple, en bénéficiant des crédits d'impôts liés au développement durable. Mais aussi en investissant dans des logements en loi Scellier répondant aux normes BBC (bâtiment basse consommation), voire même en réduisant son ISF par l'acquisition de bois et de forêts.

 

Pourquoi aborder aussi le thème des placements religieux ?

Parce que pour répondre aux critères de la religion, ces placements sont encore plus exigeants que les autres ! Une des pionnères de ces produits s'appelle Nicole Reille, Elle a été fondatrice de l'Association Ethique et Investissement en 1983 et a été sa présidente jusqu'en 2002. Elle avait commencé par placer de l'argent pour payer les retraites des membres de sa congrégation, avant de proposer ses placements à un public plus large. La réflexion a abouti à la création d'un fonds créé en partenariat avec Meeschaert Asset Management en 1984.



L'épargnant peut soutenir le CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) avec le fonds Ethique et Partage.



 La finance islamique a également le vent en poupe. Nous avons d'ailleurs fait intervenir dans notre guide Anouar Hassoune, expert dans le domaine et vice-président de l'agence de notation Moody's.


 

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Commentaire 1
à écrit le 20/03/2012 à 8:53
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Où est l'éthique dans un placement qui rapporte 4.5% sur le dos d'un paysan africain?

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