Maurice Lévy dont la rémunération fait polémique quitte la présidence de l'Afep

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  480  mots
Maurice Lévy, patron de Publicis - Copyright AFP
Sous le feu des critiques à cause de la polémique sur les 16 millions d'euros de rémunération différée qu'ile touche depuis 2003, Maurice Lévy, le patron de Publicis, a annoncé sa démission de la présidence de l'Association française des entreprises privées (Afep).

La polémique sur les 16 millions d'euros de rémunération différée touchés Maurice Lévy aura eu raison de lui : l'emblématique de Publicis a démissionné de la présidence de l'Association française des entreprises privées, a-t-on appris jeudi soir. "J'ai décidé de mettre un terme à ma mission de président de l'Afep", écrit Maurice Lévy, en évoquant une décision "mûrement réfléchie", dans une lettre aux adhérents de l'association, qui regroupe le gratin des plus grandes entreprises privées de l'Hexagone.

Maurice Lévy explique en effet avoir fait part de son intention de jeter l'éponge au conseil d'administration de l'Afep pour la première fois le 28 mars.  Lors de l'assemblée générale, le 29 mai, le patron de Publicis avait reçu le soutien de la première actionnaire du groupe, Elisabeth Badinter, comme des petits porteurs qui n'avaient exprimé aucune réserve sur les 16 millions d'euros perçus.

Les politiques s'étaient emparés du sujet

En pleine campagne présidentielle, la révélation fin mars du versement de cette rémunération différée depuis 2003, avait valu à Maurice Lévy une volée de critiques à gauche, de François Hollande et plusieurs proches du candidat socialiste, dont Jérôme Cahuzac. Défendu par la présidente du Medef Laurence Parisot et par son groupe, le patron de Publicis n'avait pas non plus été épargné à droite, montré du doigt par le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan ou l'ancienne ministre du Budget Valérie Pécresse, qui avait jugé sa rémunération "disproportionnée".

Sans le viser, Nicolas Sarkozy avait fustigé les "rémunérations exorbitantes" votées par des actionnaires au "coeur à gauche", faisant allusion à Elisabeth Badinter, fille du fondateur de Publicis Marcel Bleustein-Blanchet et épouse de l'ancien ministre socialiste de la Justice Robert Badinter.

Pas de faute

"De faute, il n'y en a pas", martèle-t-il, rappelant les votes successifs des actionnaires pour valider ce mécanisme de rémunération à la performance. "Ma légitimité, je ne la tiens d'aucun homme politique, d'aucune caste", se défend-il. Se targuant d'avoir, à la tête de l'Afep, "mis sur la table" le problème "crucial" de la "compétitivité" de l'économie française, Maurice Lévy adresse une mise en garde à la classe politique et au gouvernement en prônant "des restructurations profondes" en sus de "la réduction des dépenses publiques et de la dette souveraine". "Plus on tardera et plus le réveil sera brutal et douloureux", défend-il.

Outre-Manche, une vague de critiques contre les hautes rémunérations des patrons surnommée "printemps des actionnaires" met également en cause le concurrent de Maurice Lévy. Et pourrait coûter au patron du géant de la publicité Martin Sorrell, son augmentation de 60% de salaire.