Les Chinois trouvent la facture des cafés de Starbucks beaucoup trop salée

Par latribune.fr  |   |  616  mots
Starbucks s'est défend contre ses accusations en mettant en avantau des inveque ses prix différaient selon les villes en raison de facteurs variés, parmi lesquels le nivestissements, les prix de l'immobilier, les taux de change ou encore le coût du travail.
Selon les médias chinois, les prix de certains cafés, proposés par Starbucks, seraient plus élevés à Pékin qu'à Londres, Chicago, ou encore en Inde. Le groupe américain rejoint ainsi la longe liste des firmes étrangères dénoncées pour leurs pratiques commerciales dans le pays.

Les cafés de Starbucks seraient-ils trop chers dans l'empire du Milieu ? C'est en tout cas ce qu'affirment les médias du pays qui accusent la chaîne américaine de gonfler exagérément ses prix en Chine.

La télévision centrale d'Etat CCTV a ainsi diffusé ce dimanche un reportage de sept minutes accusant la firme de gonfler les prix dans ses établissements chinois, et expliquant qu'un grand café latte à Pékin coûte plus cher qu'à Londres, à Chicago ou bien encore en Inde. Selon cette enquête télévisée, la boisson reviendrait à 27 yuans (3,22 euros) dans la capitale chinoise, contre l'équivalent de 24,25 yuans à Londres, 19,98 yuans à Chicago et 14,6 yuans à Bombay.

Qualifié de "profiteur"

Le reportage de CCTV arrive à la suite d'une série de vives attaques de la presse écrite chinoise à l'encontre du groupe de Seattle. Le journal officiel Economic Information Daily l'a ainsi qualifié de "profiteur", tandis que le quotidien d'Etat China Daily épinglait des "prix élevés (que) Starbucks ne [pouvait] pas justifier".

Starbucks s'est défendu, dans une déclaration communiquée lundi à l'AFP, en mettant en avant que ses prix différaient selon les villes en raison de facteurs variés, parmi lesquels le niveau des investissements, les prix de l'immobilier, les taux de change ou encore le coût du travail.

Starbucks rejoint une longue liste de firmes dénoncées pour leurs pratiques commerciales en Chine

La récente insistance des médias d'Etat sur Starbucks "s'explique très probablement parce qu'il s'agit de la plus grande et de la plus célèbre" chaîne de cafés à l'occidentale en Chine", a estimé Kevin Yeong, directeur du cabinet Benchmark Asia Research Group. Starbucks rejoint ainsi la longue liste des firmes étrangères dénoncées pour leurs pratiques commerciales dans le pays.

"Depuis plusieurs mois, j'ai de vives inquiétudes à l'égard de toutes les firmes étrangères [en Chine], car il semble bel et bien que le gouvernement essaie de les restreindre", a-t-il ajouté. De fait, plusieurs fabricants étrangers de laits infantiles et des firmes pharmaceutiques, accusés d'entente sur les prix ou de corruption, ont récemment fait l'objet d'enquêtes par les autorités chinoises, à l'image de Danone. De son côté, le géant américain de l'informatique Apple avait subi il y a quelques mois d'une vague d'attaques au sujet de son service après-vente et de ses conditions de garantie, différentes en Chine.

"Les prix de Starbucks restent conformes à ceux pratiqués par ses concurrents étrangers dans le pays"

Dans le cas de Starbucks, la différence des prix pratiqués reflèterait non seulement des facteurs économiques, mais également la variété des statuts que revêt la chaîne de cafés selon les marchés.

Ainsi, aux Etats-Unis, "Starbucks réalise une grosse partie de ses revenus avec les ventes à emporter, tandis que la plupart des clients chinois au contraire consomment sur place et il n'est pas rare de voir certains y rester des heures durant", a expliqué James Roy, analyste senior du cabinet China Market Research Group. Et "les prix de Starbucks restent conformes à ceux pratiqués par ses concurrents étrangers dans le pays, et sont même parfois inférieurs", a abondé Kevin Yeong.

Starbucks avait commencé en 1999 à s'implanter en Chine, où il compte désormais plus de 1.000 enseignes et continue de s'étendre. Le pays pourrait détrôner l'an prochain le Canada comme deuxième plus gros marché du groupe après les Etats-Unis.

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