JPMorgan paiera 1,7 milliard de dollars pour solder l'affaire Madoff

Par latribune.fr  |   |  596  mots
Pendant plus de deux décennies, JPMorgan Chase a été la principale banque de Bernard Madoff.
Selon le New York Times, JPMorgan Chase et les autorités fédérales s'accorderaient pour des pénalité d' "environ 2 milliards de dollars", dont la majeure partie servirait à dédommager les victimes de la plus grosse fraude boursière de tous les temps.

JP Morgan Chase prêt à passer à la caisse. La banque américaine va payer 1,7 milliard de dollars (1,25 milliard d'euros) pour mettre fin à des poursuites du gouvernement américain sur l'affaire Madoff, a indiqué mardi le bureau du procureur fédéral de Manhattan, Preet Bharara, dans un communiqué. En plus de cette somme, la banque d'affaire devra également "réformer ses pratiques anti-blanchiment d'argent".

En décembre, déjà, des informations sur un accord de ce type avait été avancées par les deux quotidiens new-yorkais. La fourchette haute des estimations, qui allait de 1 à 2 milliards de dollars, serait donc la piste choisie par la défence se la banque. La majeure partie de la somme doit être reversée aux victimes des fraudes commises par l'homme d'affaires aujourd'hui emprisonné. 

L'établissement, qui a géré des comptes pour l'homme d'affaires pendant plus de vingt ans, était accusé d'avoir omis de transmettre à la justice des informations sur ses activités. 

Une escroquerie estimée entre 23 milliards de dollars et 65 milliards de dollars

Pour mémoire, Bernard Madoff a été condamné en 2009 à 150 ans de prison pour son escroquerie, estimée entre 23 et plus de 65 milliards de dollars, selon que l'on compte avec ou sans les intérêts.

Son escroquerie, consistant à piocher dans les finances de ses nouveaux clients pour rétribuer ou rembourser les clients plus anciens, avait éclaté en décembre 2008, lorsque avec la crise, un nombre croissant d'investisseurs avaient demandé à récupérer leur dû.

Jusqu'à 20 milliards de dollars de dédommagement réclamés

Le liquidateur de l'affaire Madoff, Irving Picard, a lancé des poursuites contre JPMorgan Chase, réclamant jusqu'à 20 milliards de dollars de dédommagements, mais un juge fédéral puis une cour d'appel ont rejeté la légitimité de ces poursuites, estimant que seuls les investisseurs lésés pouvaient les engager. Un recours a été déposé devant la Cour Suprême, qui doit maintenant dire si elle s'en saisit ou non.

JP Morgan toujours dans l'oeil du cyclone

La première banque américaine, au coeur d'une tempête judiciaire sur de multiples fronts, a déjà accepté un accord à l'amiable record de 13 milliards de dollars en novembre pour mettre fin aux poursuites du gouvernement américain liées aux prêts hypothécaires américains et aux produits dérivés de ces prêts vendus avant la crise.

Mais JPMorgan fait encore l'objet d'enquêtes sur l'affaire de la "Baleine de Londres", des pertes de courtage de plus de 6 milliards de dollars essuyées l'an dernier et ayant mis le feu aux poudres dans la relation de la banque avec les autorités américaines, qui la soupçonnent d'avoir initialement voulu étouffer l'affaire et d'avoir manqué aux contrôles de risques élémentaires.

L'ex-élève modèle de Wall Street fait aussi face à des enquêtes ou poursuites des Etats-Unis pour des soupçons de corruption en Chine ou sur son négoce de matières premières, sur des manipulations du taux Libor ou des taux de change, entre autres.

"Nous essayons de la réparer", a affirmé en décembre Jamie Dimon, a propos de l'image de sa banque. Il a expliqué que la restaurer était devenu sa priorité, face à l'accumulation de plaintes et règlements amiables extrêmement coûteux. Jamie Dimon avait en outre fait allusion à des "informations de presse" sur JPMorgan Chase et l'affaire Madoff et avait ajouté: "nous devons mettre certaines de ces choses derrière nous pour pouvoir faire notre travail".

(Article créé le 13/12/2013 08:25, mis à jour le 06/01/2014 à 11:51)