La SNCM reconduit sa grève, "faute de réponse de l'Etat"

Par latribune.fr  |   |  421  mots
La SNCM est engagée dans un plan de redressement prévoyant un renouvellement de la flotte, une augmentation du temps de travail et une réduction d'environ 500 postes sur 2.600. REUTERS.
Les salariés de la SNCM ont reconduit samedi la grève entamée mercredi. Ils n'ont pas eu de "réponse de l'Etat" sur la "sécurisation" du projet industriel de la compagnie maritime en difficulté.

Les salariés de la SNCM ont reconduit samedi matin le mouvement de grève entamé mercredi, "sans réponse de l'Etat" sur la "sécurisation" du projet industriel de la compagnie maritime en difficulté, a appris l'AFP auprès des syndicats. "Nous sommes sans réponse de l'Etat sur la sécurisation de la poursuite du plan industriel. L'Etat semble muet et spectateur, il doit clarifier sa position, que l'on sache ou non s'il se range du côté de la finance mondialisée", a déclaré à l'AFP Frédéric Alpozzo, représentant CGT (majoritaire) des marins de la SNCM, à l'issue d'une assemblée générale tenue à bord du Danielle Casanova, dans le port de Marseille.

"Nous sommes dans l'attente d'un arbitrage clair de l'Elysée sur la sécurisation du projet de la SNCM", a renchéri Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC des officiers, précisant que la poursuite du mouvement a été votée à l'unanimité.

La grève, la deuxième depuis janvier et le renouvellement de la délégation de service public (DSP) de transport maritime entre la Corse et le continent, vise à pousser le gouvernement à chasser l'actionnaire principal Transdev (66% du capital), filiale de la Caisse des Dépôts et de Veolia Environnement, qui a affiché son hostilité croissante vis-à-vis du plan de redressement de la société, l'estimant "fragile". Le PDG de Veolia Environnement, Antoine Frérot, défend même le recours "à la protection du tribunal" de la SNCM.

Les syndicats ont été reçus vendredi par le préfet de région Michel Cadot, auquel ils ont fait part de leurs revendications. Une rencontre qualifiée de "constructive" par le CFE-CGC. "Le préfet s'est engagé à nous faire un retour de l'Elysée, nous attendons les réponses", a précisé M. Maupoint de Vandeul. Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier avait dénoncé jeudi "les propos (...) alarmistes" des actionnaires majoritaires qui "ne sont pas acceptables", affirmant que "tous les engagements qui ont été pris au lendemain de la crise du mois de janvier ont été tenus par l'Etat", actionnaire direct à 25% de la compagnie.

La SNCM est engagée dans un plan de redressement prévoyant un renouvellement de la flotte, une augmentation du temps de travail et une réduction d'environ 500 postes sur 2.600. La SNCM fait face à des difficultés financières chroniques. La justice européenne a récemment décidé qu'elle devait rembourser 440 millions d'euros d'aides indues à l'Etat et à la Corse.