470 millions d’euros : c’est le montant de la fraude à la carte bancaire, en France

Par Christine Lejoux  |   |  535  mots
En 2013, pour la première fois depuis cinq ans, le taux de fraude à la carte bancaire a cessé d’augmenter en France. REUTERS.
Bien que les transactions sur Internet pèsent 11% seulement de l’ensemble des paiements, elles représentent près des deux tiers de la fraude à la carte bancaire.

C'est une première depuis cinq ans : en 2013, le taux de fraude à la carte bancaire a cessé d'augmenter en France. Il s'est stabilisé à 0,080 % du montant des paiements par carte, soit une fraude évaluée à 469,9 millions d'euros, selon le rapport annuel publié mardi 15 juillet par l'Observatoire de la sécurité des cartes de paiement, présidé par Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France. Il faut dire que le taux de fraude sur les paiements de proximité - réalisés chez des commerçants - est demeuré au niveau très faible de 0,013%, grâce, notamment, à la généralisation de l'usage des cartes à puce au standard EMV.

 Mieux, le taux d'arnaques à la carte bancaire sur Internet a baissé, à 0,229%, contre 0,290% en 2012 et 0,341% en 2011. Une amélioration liée au développement des systèmes d'authentification renforcée, comme le 3D Secure, qui exige de l'auteur d'un paiement en ligne de valider sa transaction via un code à usage unique, reçu par SMS.

 43% des e-commerçants ont un système d'authentification renforcée

 Pour autant, "si la baisse du taux de fraude (sur Internet), qui confirme le mouvement engagé en 2012, est encourageante, celui-ci demeure plus de vingt fois supérieur au taux de fraude constaté sur les paiements de proximité", nuance l'Observatoire de la sécurité des paiements. A tel point que la fraude sur Internet représente près des deux tiers (64,6%) du total des arnaques à la carte bancaire, alors même que les transactions en ligne pèsent 11% seulement du montant global des paiements. "La France affiche un niveau élevé en matière de sécurité des cartes de paiement, mais il existe encore une marge d'amélioration, notamment dans les paiements à distance", a confirmé Christian Noyer.

 Aussi l'Observatoire de la sécurité des paiements milite-t-il pour une généralisation de l'adoption des dispositifs d'authentification renforcée par les e-commerçants. En France, 43% seulement des sites marchands en sont équipés, nombre d'entre eux redoutant que la manipulation supplémentaire liée à la réception d'un code par SMS ne décourage leurs clients de finaliser leurs achats.

 Le taux d'échec des transactions authentifiées est en baisse

 Mais le taux d'échec (ou d'abandon d'une transaction par le client) a été ramené de 18% en 2011 à 15,3% l'an dernier, un niveau proche de celui constaté sur les paiements non authentifiés (14,3%). "Ceci montre que la mise en œuvre de l'authentification renforcée ne constitue plus un obstacle au développement du commerce électronique", estime l'Observatoire de la sécurité des paiements. "Nous sommes confiants, le développement des dispositifs d'authentification renforcée peut accélérer très rapidement, dès lors que de grands sites l'adoptent, ce qui a été le cas, récemment, d'Air France, d'Orange et de la SNCF", indique Christian Noyer.

 Un effet d'entraînement d'autant plus nécessaire que, d'ici au 1er février 2015, seront mises en œuvre les recommandations relatives à la sécurité des paiements sur Internet, émises en 2013 par SecuRe Pay, le Forum européen sur la sécurité des moyens de paiement. Des recommandations au premier rang desquels figure "la protection de l'initiation des paiements sur Internet, grâce à une authentification rigoureuse du client."