Avec "Super Mario" au volant, la BCE passe à la vitesse supérieure

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  370  mots
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La Banque centrale européenne a accéléré ses achats de dette souveraine depuis l'arrivée de son nouveau directeur, Mario Draghi.

La Banque centrale européenne ( BCE ) a plus que doublé ses rachats d'obligations publiques sur une semaine, à 9,52 milliards d'euros, selon un chiffre publié lundi sur son site internet. Au cours de la semaine précédente, la BCE avait racheté pour 4 milliards d'euros de dette des pays en difficulté de la zone euro sur le marché secondaire, où s'échangent les titres déjà émis. Une action destinée à tenter de freiner l'envolée des taux d'emprunt de ces pays, notamment l'Italie.

Depuis le lancement de ce programme au printemps 2010, la BCE s'est toutefois toujours refusée à révéler de quel pays elle acquiert les titres. Après l'avoir mis en sommeil pendant plusieurs mois en début d'année, l'institution monétaire de Francfort avait relancé ce programme en août face à la menace de contagion de la crise de la dette à l'Italie et à l'Espagne, deux des principales économies de la zone euro, achetant jusqu'à 22 milliards d'obligations mi-août.

Les sommes avaient ensuite progressivement baissé, avoisinnant les 2 à 4 milliards d'euros par semaine depuis mi-septembre. Le dernier "gros" rachat remontait à mi-septembre pour près 9,8 milliards d'euros.

Analystes et marchés estiment que la BCE devraient augmenter de manière conséquente ses rachats et surtout signifier clairement qu'elle est prête à aider les pays qui en auraient besoin dans la durée pour permettre à la zone euro de sortir d'une crise sans fin. Mais elle s'est pour l'instant refusée à accepter ce rôle de rempart.

Lors de sa première conférence de presse mensuelle la semaine dernière, Mario Draghi avait signifié, comme son prédécesseur français Jean-Claude Trichet, que ce programme n'était pas destiné à durer. Les gouvernements ne doivent pas "compter sur une aide extérieure" mais sur "leur capacité à se réformer eux-mêmes", a-t-il déclaré, ajoutant: "Personne ne peut nous obliger (à augmenter ces achats). Nous sommes indépendants". Au total, la BCE a pour l'instant racheté pour 183 milliards d'obligations publiques de pays de la zone euro en difficulté.

Mais visiblement, "Super Mario" n'a pas peur de surprendre les les marchés, lui qui a déjà procédé à une baisse surprise des taux directeurs de la BCE, la semaine dernière.