Le yuan aura bientôt droit de cité dans la City

Par latribune.fr  |   |  520  mots
En visite à Pékin, le ministre britannique des Finances, George Osborne a annoncé que "Les investisseurs de Londres auront le droit de s'enregistrer pour investir directement en yuans en Chine."
Un accord signé entre la Grande-Bretagne et la Chine va permettre à des institutions financières basées à Londres de réaliser des investissements directs en yuans dans le pays. De leur côté, les établissements bancaires chinois devraient avoir les coudées un peu plus franches au Royaume-Uni.

C'est une nouvelle étape dans la coopération financière entre Pékin et Londres. D'après les termes d'un accord dévoilé ce mardi, la Chine va permettre à des institutions financières basées à Londres de réaliser des investissements directs en yuans dans le pays.

Du donnant-donnant

En visite à Pékin, le ministre britannique des Finances, George Osborne a annoncé que "Les investisseurs de Londres auront le droit de s'enregistrer pour investir directement en yuans en Chine." Concrètement, les établissements fianciers britanniques pourront bientôt bénéficier, sur demande, d'une licence d'exploitation qui leur permettra d'investir directement en Chine.

En effet, jusqu'à présent, ces investisseurs devaient passer par l'intermédiaire de sociétés à Hong Kong pour investir dans des actions ou obligations chinoises, ce qui pouvait entraîner "des frais considérables", a rappelé dans un communiqué le ministère britannique des Finances.

De leur côté, les établissements bancaires chinois auront la possibilité d'établir au Royaume-Uni des branches spécialisées dans les opérations pour les entreprises ce qui leur permettra "d'élargir fortement leurs opérations" dans le pays, a affirmé le Chacelier de l'échiquier. Les deux gouvernements se sont par ailleurs entendus mardi "afin d'oeuvrer de concert pour que le marché londonien continue d'avoir accès à d'amples liquidités en yuans".

"Une étape supplémentaire pour faire de Londres (...) Un centre international pour les échanges et investissements dans la devise chinoise"

L'accord conclu mardi représente "une étape supplémentaire pour faire de Londres (...) un centre international pour les échanges et investissements dans la devise chinoise", a conclu le ministre britannique, assurant que l'ouverture accrue du Royaume-Uni aux investissements chinois générerait "un surcroît d'activité économique et davantage d'emplois". De son côté, le vice-Premier ministre chinois Ma Kai a estimé qu'il y avait "un énorme potentiel de coopération financière" entre les deux pays.

George Osborne avait déjà affiché à plusieurs reprises son ambition de faire de Londres un centre d'utilisation de produits financiers libellés en yuans. Le gouvernement britannique avait signé en septembre 2011 un accord en ce sens avec Pékin.

Un accord de swap monétaire d'une durée de trois ans

En juin dernier, la Banque d'Angleterre (BoE) avait par ailleurs signé avec son homologue chinoise un accord de "swap" monétaire d'une durée de trois ans, pour une valeur maximale de 200 milliards de yuans (24,8 milliards d'euros), afin de faciliter le commerce bilatéral.

Pékin, pour sa part, rappelle régulièrement son souhait de rendre sa devise totalement convertible, et donc achetable et vendable sans contrôle. Les autorités ont d'ailleurs annoncé que cela serait possible dans la zone franche récemment ouverte à Shanghai. Par ailleurs, le 1er janvier prochain, il sera également possible d'acheter des yuans dans la capitale économique du pays. Une décision prise afin de permettre à l'économie chinoise de trouver de nouvelles sources de financement.

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