Nouvelle polémique à la Société Générale avec le montant de la retraite de Daniel Bouton

Par latribune.fr  |   |  502  mots
Le président de la Société Générale pourrait voir sa retraite s'élever à près de 1 million d'euros par an quand il cessera son activité, selon l'Express.fr. La banque rétorque qu'il n'existe "aucun régime spécifique pour les mandataires sociaux". Cette question des retraites n'est pas envisagée par le décret sur l'encadrement de la rémunération des dirigeants français que vient de faire publier le gouvernement.

Un million d'euros par an. C'est le montant de la retraite que pourrait toucher Daniel Bouton, président de la Société Générale, lorsqu'il cessera son activité, affirmait lundi le site internet de l'Express en se basant sur le "document de référence 2009" et le rapport 2008 du groupe transmis à l'Autorité des marchés financiers. Cette somme correspondrait à la fois au montant des pensions attribuées au titre de mandataire social et à celles du "régime surcomplémentaire de retraite" dont il bénéficie, explique le site.

Selon le document de référence, "le montant total des sommes provisionnées ou constatées par la Société Générale au 31 décembre 2008 (...) aux fins de versement de pensions, retraites ou autres avantages à des mandataires sociaux de la Société Générale (Daniel bouton , Frédéric Oudea, Séverin Cabannes, Didier Alix et deux administrateurs indépendants) s'élève à 32,93 millions d'euros". L'établissement "ne fournit pas le détail, mais cela représente en moyenne 5,5 millions pour chacun d'entre eux", ajoute le site. "La banque a pris pour hypothèse le versement d'une pension pendant 23 ans, ce qui permet de calculer le montant moyen de la retraite" de chacun, soit "240.000 euros par an".

Daniel Bouton a par ailleurs conservé ses droits au régime surcomplémentaire de la retraite des cadres, selon l'Express.fr. Or, "à la date du 12 mai 2008, M. Bouton avait ainsi acquis des droits à pension à la charge de la Société Générale représentant 58,2% de sa rémunération au titre de 2007", laquelle s'élevait à 1.250.000 euros, indique le document de référence 2009.  Ces droits représentent donc une somme de 727.500 euros, qui s'ajoute aux 240.000 euros, selon le site.

La Société Générale répond ce mardi dans un communiqué qu'"il n'existe aucun régime spécifique pour les mandataires sociaux" et que "les régimes existants correspondent aux régimes pour les cadres de direction". Selon le groupe, "M. Bouton est affilié au régime mis en place au début des années 80 et fermé depuis"."Ce régime a bénéficié à environ un millier de cadres dont un nombre significatif est parti en retraite à ce jour", précise-t-il encore.Ce régime "assurera à Daniel Bouton une retraite totale, lorsqu'elle sera liquidée de 58% de son dernier salaire de dirigeant exécutif, soit environ 730.000 euros par an".

 

Cette révélation intervient après la vive polémique de la semaine dernière, suscitée par l'annonce par la banque que ses quatre principaux dirigeants devaient recevoir un total de 320.000 stock-options au titre de 2008, dont 70.000 pour le seul Daniel Bouton. Ils avaient finalement renoncé à ces stock-options, sous la pression du gouvernement. Celui-ci a annoncé lundi un décret pour encadrer au moins jusqu'à 2010 les rémunérations des dirigeants dans les entreprises aidées par l'Etat, mais la retraite surcomplémentaire, également appelée "retraite chapeau" n'a pas été évoquée par ce dévret.