Bonus et crédit  : Sarkozy réunira les banquiers le 25 août

Par latribune.fr  |   |  598  mots
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Le Président de la République veut "faire le point sur le respect de l'ensemble des obligations souscrites par les banques et les acteurs financiers à l'occasion de la crise financière", du maintien des financements bancaires à l'égard des entreprises et des ménages, à la question de la rémunération dans les banques, notamment les bonus des traders au coeur d'une polémique.

Les banquiers français n'en ont pas fini avec la pression des responsables politiques. Après Matignon ce vendredi, ce sera l'Elysée le 25 août prochain. Nicolas Sarkozy veut en effet recevoir ce jour là les représentants du monde bancaire et financier français.

Dans son communiqué, le Président de la République indique qu'il veut  "faire le point sur le respect de l'ensemble des obligations souscrites par les banques et les acteurs financiers à l'occasion de la crise financière". Il "entend tout d'abord s'assurer du maintien des financements bancaires à l'égard des entreprises et des ménages", soulignant que "cet engagement des banques de préserver les crédits indispensables à l'économie est la contrepartie du plan de soutien au secteur bancaire français, mis en place en octobre 2008".
 

Sur la question des bonus dans les banques, qui a créé une polémique depuis la révélation du milliard d'euros provisionné à cet effet par BNP Paribas comme l'a révélé Libération, Nicoals Sarkozy demande au gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, "d'appliquer avec fermeté les règles en vigueur, notamment en matière de rémunération", comme l'avaitent fait avant lui la ministre de l'Economie Christine Lagarde (qui a demandé un rapport sur le sujet au gouverneur) et le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi.

Dans cette optique, le Président de la République dit vouloir "vérifier le respect par les banques françaises des règles adoptées par le G20 de Londres", notamment en matière de rémunérations. "La France est déterminée à faire du respect de ces règles par toutes les places financières mondiales, l'un des enjeux du G20 de Pittsburg en septembre prochain", poursuit l'Elysée. Nicolas Sarkozy doit écrire en ce sens à la fin du mois à tous les Chefs d'Etat et de gouvernement des pays les plus puissants du monde (développés et en développement) réunis au sein du G20. Car cette question de la rémunération dans les banques ne peut se régler pays par pays pour des questions de risque de distorsion de concurrence, Paris craignant par exemple de voir tous ses traders partir à Londres ou à New York en cas de limitation des bonus uniquement en France.

Ce vendredi, la réunion s'est soldée par quelques déclarations de Matignon qui dit prendre acte de "l'engagement formel des banques françaises à se conformer strictement" aux règles du G20 en matière de rémunération des opérateurs de marché - le gouverneur de la Banque de France a d'ailleurs jugé conforme la décision de BNP Paribas sur les bonus - et qui demande par ailleurs aux banques l'assouplissement des règles du crédit.

Christine Lagarde, qui s'exprime dans "Le Monde", déclare pour sa part : "ce qui me scandalise, c'est que certaines banques étrangères s'affranchissent des principes du G20 et qu'elles bénéficient ainsi d'un avantage concurrentiel en proposant par exemple des bonus garantis. Il faut que l'on passe par une phase de désintoxication qui ne peut être que collective et internationale. La communauté internationale devrait adresser collectivement un message aux banques, en particulier aux plus grandes" avec  "une tolérance zéro pour les excès. Ces banques doivent mettre un terme à la course aux bonus qui constitue une menace pour la stabilité financière". Elle souligne que le gouvernement français serait "déterminé à aller plus loin et à aborder le sujet des rémunérations" lors du G20 de Pittsburgh.