Rumeurs autour de la Société Générale : l'AMF ouvre une enquête

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  352  mots
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L'Autorité des marchés financiers (AMF) a ouvert une enquête sur les rumeurs de marché qui ont circulé cette semaine sur la Société générale, a annoncé ce vendredi soir son président, Jean-Pierre Jouyet. L'AMF a dans le même temps rappelé que la diffusion de fausses rumeurs sur une entreprise cotée en Bourse était passible d'amende.

"Le secrétaire général de l'Autorité des marchés financiers, Thierry Francq, a ouvert une enquête sur les rumeurs qui ont touché la Société générale cette semaine", a déclaré Jean-Pierre Jouyet sur la radio RTL. "Les rumeurs qui sont non fondées et qui ont circulé sciemment de la part d'un certain nombre de personnes ou d'opérateurs sur quelque titre que ce soit sont des éléments qui sont passibles de sanctions et qui sont assimilables à des abus de marché parce que vous manipulez les cours", a-t-il ajouté.

La Société générale avait demandé mercredi à l'AMF d'ouvrir une enquête sur une série de rumeurs liées à sa solidité financière, qui lui avaient fait perdre 3 milliards d'euros de capitalisation boursière en une seule séance. L'action avait dévissé de 14,74% ce jour-là, abandonnant jusqu'à près d'un quart de sa valeur dans l'après-midi.

La Fédération bancaire française a fait savoir vendredi que les banques françaises envisageaient d'engager des poursuites judiciaires à la suite des rumeurs qui ont fait chuter leurs cours de Bourse.

La France, comme la Belgique, l'Espagne et l'Italie, a décidé jeudi soir d'interdire temporairement les ventes à découvert sur dix valeurs financières françaises, dont Société générale, pour tenter d'enrayer la forte volatilité des marchés. L'Allemagne a pour sa part proposé d'interdire les ventes à découvert à nu au niveau européen pour trois classes d'actifs, actions, obligations d'Etat et CDS.

"Ces deux derniers jours, nous nous sommes rendu compte qu'il y avait, alors que ce n'était pas le cas précédemment, des mouvements qui étaient erratiques, qu'il y avait ces pratiques de ventes à découvert importantes sur un certain nombre de valeurs financières", a expliqué le président de l'AMF sur RTL pour justifier la mesure d'interdiction.

"Il s'agit (...) d'éviter qu'il y ait une utilisation de volatilité excessive sur la base de rumeurs et sur la base de ventes de titres que l'on ne possède pas", a encore dit Jean-Pierre Jouyet.