La rumeur est consubstantielle au marché

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«On ne fera jamais taire une rumeur et si elle n'existait pas, il faudrait l'inventer », se plaisent à répéter les traders. De fait, la rumeur a toujours fait partie du marché : elle est consubstantielle au marché. Pourtant, elle est une nouvelle fois la cible de toutes les critiques après le mercredi noir de la Société Générale et des banques européennes. La banque française a saisi l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour enquête « sur toutes les rumeurs de marché totalement infondées » et l'AMF rappelle que la diffusion « d'informations infondées » est susceptible de sanction. Par nature, il est extrêmement difficile de combattre la rumeur, même de la définir. Comment, en effet, distinguer une rumeur d'une opinion ? Et pour beaucoup de professionnels, la rumeur, infondée ou non, reste une catégorie d'information spécifique que chacun doit apprécier selon ses critères. La rumeur sur une prochaine OPA permet ainsi d'alerter le marché sur une sous-valorisation d'une société. À ce jeu, le secteur bancaire est particulièrement exposé et les périodes de crises sont également propices aux rumeurs lorsque les investisseurs déboussolés ne savent plus très bien où placer leurs liquidités. Mais ce qui doit inquiéter les régulateurs n'est pas la rumeur elle-même, mais bien l'impact de plus en plus grand qu'elle a sur un cours de Bourse. Qu'un article d'un quotidien britannique, peu connu pour son sérieux, ait pu faire fondre d'un quart la capitalisation d'une grande banque, voilà le danger. Ce qui est condamnable, c'est l'origine de la rumeur et son objectif, lorsqu'elle vise à créer artificiellement de la volatilité. Et c'est bien l'évolution de la structure du marché, où les hedge funds et les produits dérivés ont désormais un poids considérable, qui rend la rumeur aussi dangereuse.

Commentaires 3
à écrit le 30/12/2011 à 11:16
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Et l'humeur des marchés est substantiellement conne... hystérique, grégaire et prédatrice... Voir mon Post délirant sur l'article :" le cacarente tente un baroud d'honneur", mëme site de la Tribune.

à écrit le 15/08/2011 à 16:56
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Il me semble que lors du dernier test européen sur les banques., la société générale avait un indicateur de 5,5% , le plus petit des banques françaises. Le seuil pour une recapitalisation obligatoire était de 5%, quatre banques grecs n'ont pu y echap...

à écrit le 15/08/2011 à 8:04
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J'en ai une autre de rumeur, abandonnez la monnaie, achetez de l'or parce que bientôt ça n'aura de valeur que le papier et l'encre qui a servi à l'impression ! Depuis que les USA ont unilatéralement abandonnés l'étalon or et enterré le glass steagall...

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