Comme l'avait déjà fait entre autres BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole, La Poste a annoncé vendredi avoir subi au premier semestre les contrecoups de la crise grecque. A l'instar de l'ensemble des grands établissements tricolores, sa filiale, la Banque Postale, a en effet été contrainte de passer une provision de 158 millions d'euros dans ses comptes du deuxième trimestre. En conséquence, au premier semestre, le bénéfice net du groupe a chuté de 21,2 % par rapport à la même période l'année dernière, à 377 millions d'euros.

Si ses résultats détaillés ne seront dévoilés que le 8 septembre, La Poste a donc tenu à donner un avant-goût des performances de sa filiale bancaire. Au premier semestre, son produit net bancaire est en hausse de 1,2% à 2,671 milliards d'euros. La Poste a en outre acté une augmentation de capital de 860 millions d'euros de la Banque Postale « afin de favoriser son développement commercial », indique t-elle dans son communqué annonçant ses résultats.

Avec un bénéfice en forte chute, le groupe paye donc son exposition à la dette grecque. Si, en volume, le plus gros détenteur étranger de titres grecs reste BNP Paribas, avec 4 milliards d'euros, la filiale bancaire de La Poste est l'établissement français qui, en proportion de ses fonds propres, se révèle être le plus exposé au risque souverain. Pour La Banque Postale, le ratio dette grecque sur capitaux propres les plus solides (Core Tier 1) était en effet en mai dernier de 28,6% selon une étude de l'agence de notation Fitch. Pour BNP Paribas ce même rapport était de 9%. La Grèce ne restera cependant qu'un mauvais souvenir. "Après cette provision, notre exposition résiduelle à la Grèce reste extrêmement faible", a indiqué le groupe.

La Poste s'est toutefois réjouie de la stabilisation de son activité « courrier », en baisse depuis plusieurs années. Les performances du métier historique de La Poste ont été stables au premier semestre 2011. Le chiffre d'affaires, en léger repli (-0,1%), s'établit à 5,94 millions d'euros malgré une nouvelle baisse des volumes de plis échangés (-3,4%).

Conséquence de l'essor du e-commerce, l'activité de transport et de livraison « Colis/Express » a vu ses ventes progresser de 7,5% à 2.505 millions d'euros entre janvier et juin. Cette croissance a principalement été tirée par sa filiale GeoPost qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1.771 millions en progression de 8,5%.