Dexia a prêté de l'argent à deux de ses actionnaires pour acheter ses actions

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  405  mots
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Dexia a prêté 1,5 milliard d'euros à deux de ses actionnaires institutionnels, Holding Communal et Arco, afin qu'ils procèdent à des acquisitions de titres de la banque franco-belge avant 2008, d'après le Financial Times.

Dexia a prêté 1,5 milliard d'euros à deux de ses actionnaires institutionnels afin qu'ils procèdent à des acquisitions de titres de la banque franco-belge avant 2008, rapporte vendredi le Financial Times.

Selon le journal, Holding Communal, organisme représentant de grandes municipalités belges, a ainsi emprunté 1,2 milliard d'euros à Dexia Banque Belgique (DBB), la branche belge du groupe spécialisée dans la banque de dépôts. Ces fonds ont été en grande partie utilisés pour participer à deux augmentations de capital en 2006 et 2008.

Le Holding Communal s'oriente aujourd'hui vers une "dissolution volontaire", après avoir organisé un conseil d'administration lundi 17 octobre. La structure a "décidé de convoquer une assemblée générale extraordinaire des actionnaires le 7 décembre 2011 afin de décider de la dissolution volontaire du holding communal". En attendant, l'entreprise demande aux "autorités concernées" d'assurer sa liquidité, faute de quoi "la cessation de paiement sera constatée au plus tard le samedi 22 octobre".

Arco, qui investit pour le compte d'un syndicat belge, a de son côté emprunté 275 millions d'euros, réinjectés dans le capital de Dexia lors d'appels de fonds, selon le FT. Holding Communal et Arco détenaient conjointement 35% de Dexia, et sont toujours représentées au conseil d'administration, précise le journal.
La banque franco-belge a donc effectivement emprunté des fonds dont elle était propriétaire pour financer son augmentation de capital.

Risques en cas d'effondrement de l'action

Par ailleurs, le FT rapporte que Dexia a accepté en collatéral sur ses prêts ses propres actions, ce qui implique que tout effondrement du cours de l'action est susceptible de générer de lourdes pertes. La capitalisation boursière de Dexia est passée d'environ 21 milliards d'euros en 2006 à un milliard d'euros à ce jour.

Ces opérations de financement avaient à l'époque suscité l'inquiétude des régulateurs belges, souligne le FT. Toutefois, si celles-ci sont illégales dans les plupart des pays et désormais interdites au sein de l'Union européenne, Dexia n'a pas enfreint la législation alors en vigueur.

Toujours selon le quotidien financier, la banque britannique HSBC songerait à faire une offre sur DenizBank , filiale turque de la banque franco-belge.
Celle-ci a déjà reçu des marques d'intérêt, notamment de la Qatar National Bank (QNB), dont le fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA) détient la moitié du capital, et de la première banque russe Sberbank.