La crise de l?été 2011 aura finalement eu raison de Dexia. Minée par des problèmes de liquidités, la banque a acté dans la nuit de mercredi à jeudi son démantèlement lors d?un conseil d?administration réuni à Paris. Sa filiale belge Dexia Banque Belgique sera cédée à la Société Fédérale de Participations et d?Investissement (SFPI), agissant pour le compte de l?État belge, pour 4 milliards d?euros.
Côté français, la banque a confirmé avoir finalisé avec la Caisse des Dépôts et La Banque Postale «les termes d?un protocole de négociation dans le domaine du financement des collectivités locales françaises».
Le protocole comprend deux volets : d?une part l?acquisition par la Caisse des Dépôts et La Banque Postale de respectivement 65 % et 5 % du capital de Dexia Municipal Agency, la société de crédit qui détient les encours de prêts aux collectivités locales.
L?autre volet comprend la création d?une co-entreprise, détenue respectivement à 65 % et 35 % par La Banque Postale et la Caisse des Dépôts, qui fera figure de nouvelle banque des collectivités locales. L?entité « aurait pour fonction de concevoir et de distribuer des prêts aux collectivités locales françaises », indique Dexia.
En plus de la cession d?une grande partie des activités françaises et belges, l?administrateur délégué de Dexia Pierre Mariani a été mandaté pour céder la filiale de gestion d?actifs Dexia Asset Management ainsi que la filiale turque Denizbank.
Dès lors que restera-t-il de Dexia ? L?entité résiduelle sera en tout cas très européenne. La holding cotée à Bruxelles dont l?essentiel de l?activité sera regroupé autour de la structure juridique française Dexia Crédit Local, accueillera le portefeuille obligataire de trois filiales de financement des collectivités locales : l?italienne Crediop, l?espagnole Dexia Sabadell et l?allemande «Pfandbriefe». La structure regroupera également les métiers de Dexia Municipal Agency , qui ne seront pas assurés par la nouvelle banque des collectivités locales française.
Une fois que tout sera bouclé, Pierre Mariani quittera le navire. Dans Les Echos, il tire les leçons de cette «véritable faillite organisée depuis 2008», selon les termes de l?un de ses proches : « l?histoire de Dexia est la preuve qu?il ne faut pas appréhen der la question de la fragilité des banques européennes sous le seul angle de la solvabilité. C?est même à mon sens un problème bien moins important que leur liquidité». Difficile de lui donner tort. Le 15 juillet dernier, Dexia avait passé les tests de resistances bancaires, qui reposent sur des critères de solvabilité, haut la main en se classant dans le peloton de tête des 90 banques européennes testées.
Que restera-t-il de Dexia ?
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