Affaiblie par la Grèce, BNP prévoit un plan d'assainissement

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  535  mots
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BNP Paribas a publié ce jeudi un bénéfice net en chute de 71,6% au troisième trimestre. Ce résultat est inférieur aux attentes du marché en raison de l'intégration d'une provision de 2,2 milliards d'euros sur ses titres de dette souveraine grecque. Le banque prévoit des réductions d'effectifs.

BNP Paribas a publié jeudi un résultat net en chute de 71,6% au troisième trimestre, inférieur aux attentes du marché, après avoir intégré dans ses comptes une décote de 60%, plus élevée qu'anticipé, sur la dette grecque et après un net recul des revenus de ses activités de marché. La deuxième banque de la zone euro par la capitalisation boursière, après l'espagnole Santander, indique dans un communiqué avoir passé une provision de 2,2 milliards d'euros sur ses titres de dette souveraine grecque.

Son résultat net trimestriel ressort à 541 millions d'euros là où le consensus établi par la rédaction de Reuters tablait sur un résultat net en baisse de 48% à 992 millions d'euros, les analystes ayant prévu une décote de l'ordre de 50% sur la Grèce conformément à l'accord européen de jeudi dernier.

"Un défaut (de la Grèce, NDLR) serait gérable" selon Baudouin Prot

Après la décision du Premier ministre grec George Papandréou d'organiser un référendum suite à l'accord européen sur l'aide à son pays, qui a relancé les spéculations autour d'un défaut ou d'une sortie de la zone euro de la Grèce, le directeur général de BNP Paribas estime qu'un défaut sur la dette grecque serait gérable pour la banque. "Un défaut (de la Grèce, NDLR) serait gérable. Désagréable mais gérable", explique Baudouin Prot dans une interview à Reuters Insider.

Prenant acte des exigences des régulateurs européens de valoriser les dettes souveraines au prix de marché, le groupe précise également avoir décidé de réduire de près de 21% son exposition à la dette publique des pays de la zone euro depuis fin juin.

Ces cessions de dettes souveraines se sont soldées pour la banque par une perte de 400 millions d'euros en octobre. Comme les autres banques françaises, BNP Paribas a été la cible fin août de critiques de l'IASB, l'institut en charge des normes comptables internationales, pour ne pas avoir valorisé dans ses comptes du deuxième trimestre la dette grecque en valeur de marché.

Le groupe n'entend néanmoins pas aller au-delà de la réduction de son exposition à la dette souveraine. "Nous allons en rester là où nous sommes", explique Baudouin Prot qui cédera son poste de directeur général à Jean-Laurent Bonnafé en décembre pour prendre la présidence de BNP.

BNP Paribas prévoit une prochaine réduction d'effectifs

Le groupe bancaire BNP Paribas annoncera aux alentours du 15 novembre des réductions d'effectifs qui concerneront des "centaines" de postes, a déclaré jeudi son directeur général Baudoin Prot. "Nous aurons des annonces de réduction d'effectifs", a déclaré M. Prot sur BFM Business, précisant qu'elles seront faites "autour du 15 novembre".

A la Bourse de Paris, l'action BNP Paribas a clôturé mercredi, avant la publication des résultats trimestriels, à 29,6850 euros, sur une hausse de 3,94%. Depuis le début de l'année, le titre a toutefois perdu plus de 37% de sa valeur, ramenant la capitalisation du groupe à environ 36 milliards d'euros, et il sous-performe l'indice bancaire européen (-32%).