Une banque monégasque visée par une information judiciaire pour blanchiment

Par latribune.fr  |   |  397  mots
Selon le quotidien local Nice Matin, il s'agit "pour l'instant de vérifier les soupçons des trois anciens employés" licenciés de la banque pour avoir, selon leur avocate, donné l'alerte. (DR)
Trois salariés de la banque Pasche Monaco ont repéré fin 2012 des "opérations douteuses" sur les comptes de clients fortunés. Des hommes politiques français et des personnalités du football seraient impliqués...

Des "lanceurs d'alerte" à Monaco. Le parquet monégasque a ouvert une information judiciaire pour blanchiment visant la banque Pasche Monaco, ex-filiale du Crédit mutuel-CIC.

"Opérations douteuses"

La justice avait été alertée par trois salariés de la banque qui auraient, selon leur avocate, repéré fin 2012 des "opérations douteuses" sur plusieurs comptes de clients fortunés et en auraient informé leur hiérarchie.

Mais les opérations s'étaient intensifiées. Après plusieurs alertes, relayées par l'avocate elle-même auprès de la banque, le président du conseil d'administration de la Pasche, Christophe Mazurier, avait demandé la fermeture des comptes litigieux, en vain, assure Me Jonquet.

 

"Personnalités du football"

Selon le quotidien local Nice Matin, il s'agit "pour l'instant de vérifier les soupçons des trois anciens employés". Le quotidien, qui évoque "d'importants dépôts en liquide effectués au comptoir", pointe notamment "certains clients sulfureux de la banque monégasque, anciens hommes politiques français ou personnalités du football".

Il évoque un Brésilien "persona non grata sur les places financières européennes" en raison d'accusation, dans son pays, de corruption et de trafic d'influence.

Le procureur général de Monaco, Jean-Pierre Dreno, a confirmé à l'AFP le lancement de cette procédure, ouverte le 11 novembre 2013. Des "réquisitions supplétives contre X" ont été prises en janvier "pour défaut de déclarations de soupçons", a-t-il ajouté.

 

"Il va leur arriver des bricoles"

Au final, les trois employés avaient été licenciés par la banque, rachetée en novembre dernier par Havilland, banque privée luxembourgoise fondée sur les ruines de l'islandaise Kaupthing.

Interrogée en novembre par RTL, leur avocate expliquait :

"On leur explique que tout va bien que rien ne les concerne et que soit ils passent leur chemin sans regarder à côté, soit il va leur arriver des bricoles. Celles-ci arrivent quelques temps plus tard, puisqu'au mois de juin, alors même que les supérieurs de la hiérarchie sont informés, que l'actionnaire principal est informé, les opérations se poursuivent. En revanche on se débarrasse des trois salariés dans des conditions qui sont particulièrement inacceptables."

Ils contesteront ces licenciements devant le tribunal du travail de Monaco (équivalent des prud'hommes) le 28 avril, réclamant à leur ancien employeur 1,8 million d'euros d'indemnités.