La Suisse veut inculper celui qui a révélé la fraude fiscale de HSBC

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  269  mots
Né à Monaco, Hervé Falciani, qui détient la double citoyenneté française et italienne, a travaillé au service informatique d'HSBC entre 2006 et 2008.
La justice suisse a annoncé jeudi la mise en accusation pour espionnage économique et violation du secret bancaire d'Hervé Falciani, l'ex-informaticien de la banque HSBC. Il avait transmis à la France et à l'Espagne des fichiers relatifs à plusieurs milliers de comptes bancaires.

Sa défense n'a pas convaincu. Hervé Falciani avait expliqué avoir transmis des données de HSBC pour aider les gouvernements à traquer les fraudeurs qui se servent de comptes en Suisse pour se soustraire au fisc. Mais la justice helvète a décidé jeudi 11 décembre de le mettre en accusation pour espionnage économique et violation du secret bancaire.

Des informations "monnayées"

Le ministère public de la Confédération helvétique (MPC) affirme qu'il a "rassemblé des informations tant personnelles que financières sur la clientèle de la banque, qui lui ont permis d'établir des profils complets de clients qu'il a - selon les constatations du MPC - monnayés du moins durant la première phase de son activité au Liban".

"Ce ressortissant franco-italien, présenté parfois comme un héros à l'étranger, est désormais appelé à répondre devant un tribunal suisse des faits qui lui sont reprochés, le droit suisse n'excluant pas une procédure par défaut lorsque l'accusé est absent", poursuit le parquet dans un communiqué.

Informaticien devenu "lanceur d'alerte"

Né à Monaco, Hervé Falciani, qui détient la double citoyenneté française et italienne, a travaillé au service informatique d'HSBC entre 2006 et 2008.

Arrêté en Espagne durant l'été 2012, il a été remis en liberté et la justice espagnole a rejeté une demande d'extradition vers la Suisse. Il vit aujourd'hui en France.

"Lutter contre la corruption m'a valu beaucoup d'ennuis. J'y ai aussi gagné la satisfaction d'accomplir, avec d'autres, mon devoir de citoyen", déclare-t-il dans un entretien publié mardi par le quotidien français La Croix.