Brexit : les marchés doivent intégrer le risque de no-deal (Villeroy de Galhau)

Par latribune.fr  |   |  339  mots
François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. (Crédits : Toru Hanai)
Le gouverneur de la Banque de France estime que les marchés financiers n'ont pas pris en compte le risque d'une sortie sans accord du Royaume-Uni de l'UE, notamment dans la valeur de la livre sterling.

Attention au choc d'un no-deal. Les marchés financiers doivent se préparer face au risque croissant de sortie non négociée du Royaume-Uni de l'Union européenne, a prévenu le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui est également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), ce mardi 2 avril, à dix jours de la nouvelle date butoir.

"Les marchés pariaient encore, jusqu'à hier, sur un scénario d'accord, et ils vont devoir intégrer [...] - notamment dans la valeur de la livre - ils vont devoir intégrer le risque croissant d'un non-accord", a déclaré François Villeroy de Galhau sur BFM Business.

"Les marchés financiers aujourd'hui n'ont pas pleinement intégré cette perspective de sortie sans accord donc il y aurait des turbulences sur les marchés financiers", a-t-il prévenu.

La BCE se tient "à disposition des banques britanniques pour leur prêter des euros si nécessaire" a-t-il souligné. La Banque d'Angleterre est réciproquement disposée à prêter des livres sterling en cas de besoin.

"Grande perturbation"

Dans la matinée sur France Inter, il avait déclaré qu'une sortie sans accord "serait sur le plan économique et sur le plan des marchés financiers, un scénario de grande perturbation."

En dépit des dispositions prises, au niveau européen comme au niveau national, pour assurer la continuité des contrats et pour protéger les clients du secteur financier, "il y aura évidemment, si nous sommes dans ce scénario, des turbulences comme il y en avait eu en juin 2016", au moment du référendum sur l'avenir du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne, a prédit le banquier central.

Les députés britanniques n'ont trouvé lundi aucune alternative à l'accord que Theresa May a conclu en novembre avec Bruxelles, prolongeant l'incertitude. Le gouvernement britannique doit se réunir dans la journée autour de la Première ministre pour décider de la suite des événements.