Crise des subprimes : Moody's écope d'une amende de 864 millions de dollars

Par latribune.fr  |   |  371  mots
L'agence de notation Moody's va payer 864 millions de dollars pour solder des poursuites dues à son rôle dans la crise des subprimes aux Etats-Unis.
L'agence de notation financière accepte aussi de se conformer à de nouvelles mesures pour "s'assurer dorénavant de l'intégrité de ses notations financières", a assuré le département américain de la justice.

Moody's passe à la caisse. L'agence de notation va payer 864 millions de dollars pour solder des poursuites dues à son rôle dans la crise des subprimes aux Etats-Unis, a annoncé le département américain de la justice vendredi. Un accord a été signé entre Moody's Investors services, Moody's Analytics et la maison mère Moody's Corporation d'une part et 21 Etats ainsi que le département de la justice d'autre part. L'agence de notation financière précise qu'elle versera 437,5 millions de dollars au département de la Justice (DoJ) et 426,3 millions à répartir entre les 21 Etats et Washington.

Ces derniers accusaient l'agence de notation financière d'avoir surévalué la note de titres appuyés sur des créances immobilières risquées ("subprimes" ou prêts à risque) qui ont été au centre de la crise déclenchée en 2008 - la pire crise financière depuis la grande dépression.

Après une enquête qui a duré plusieurs années, l'accord signé avec Moody's "comprend non seulement une amende significative et l'admission des faits, mais aussi l'engagement par Moody's de se conformer à de nouvelles mesures pour s'assurer dorénavant de l'intégrité de ses notations financières", affirme dans un communiqué le responsable du département antitrust du DoJ, Bill Baer. Et de préciser : "Moody's n'a pas respecté ses propres standards de notation financière et a failli à sa promesse de transparence dans la période qui a précédé la Grande récession."

"La crise n'aurait pas eu lieu sans les agences de notation"

En 2011, la commission d'enquête sur la crise financière avait conclu que "la crise n'aurait pas eu lieu sans le rôle des agences de notation" qui avaient permis à ces actifs insolvables de continuer à s'échanger. L'agence concurrente Standard and Poor's avait elle aussi, en 2015, accepté de payer une amende de 1,37 milliard de dollars pour avoir trompé les investisseurs sur la qualité des crédits immobiliers "subprime".

Aujourd'hui, Moody's demeure la seconde plus grande agence de notation après Standard and Poor's. Avec la troisième agence Fitch, ces trois firmes dominent le marché de la notation d'obligations à 96% contre 98,8% en 2007, à la veille de la crise, relève Bloomberg News.

(Avec agences)