Faillite de Lehman Brothers : Ernst and Young poursuivi ?

Par latribune.fr  |   |  294  mots
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Le cabinet d'audit est accusé d'avoir permis à la banque d'affaires de cacher sa mauvaise situation financière aux investisseurs, alors qu'elle se dirigeait tout droit vers la faillite.

Jusqu'à présent épargnés, les cabinets d'audit financier pourraient bien être inquiétés pour leur rôle dans la crise financière. Selon le Wall Street Journal, la justice de l'Etat de New York pourraient ainsi lancer des poursuites à l'encontre d'Ernst & Young, l'un des quatre principaux cabinets mondiaux, pour avoir permis à Lehman Brothers de cacher aux investisseurs sa situation financière. Dans le collimateur des autorités : une méthode comptable contestée, appelée Repo 105.

Entre 2001 et 2008, l'utilisation de cet artifice comptable aurait laissé croire que la banque d'affaires réduisait son endettement alors qu'il n'en était rien. Lehman Brothers - et son auditeur Ernst & Young - aurait notamment eu recourt à cette méthode au cours des trois trimestres ayant précédé sa faillite afin de maquiller son bilan. Alors que son état de santé se dégradait dangereusement, cela lui aurait notamment permis de dissimuler près de 50 milliards de dollars de dette, selon un rapport de l''expert judiciaire Anton Valukas, rendu public en mars.

Avant sa faillite, Lehman Brothers était l'un des principaux clients d'Ernst & Young. Selon le Wall Street Journal, la banque d'affaires lui aurait versé 100 millions de dollars d'honoraires entre 2001 et 2008. "Nous sommes persuadés d'avoir fait notre travail en application toutes les règles qui existaient à l'époque", s'est contenté de commenter le cabinet d'audit, en attendant l'ouverture officielle d'une procédure, qui pourrait intervenir dès cette semaine.

D'autres grandes banques américaines se seraient livrées pendant des années à ces "habillages de vitrine", notamment Bank of America et Citigroup. La justice de l'Etat de New York enquête également sur ces pratiques. Mais "les investigations sont moins avancées", explique une source citée par le quotidien américain.