Groupama a validé son augmentation de capital

Par Laura Fort  |   |  685  mots
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Le conseil d'administration réuni vendredi a acté une recapitalisation à hauteur de 500 millions d'euros, levés auprès des caisses régionales.

L'assureur vert est en train de tout mettre en oeuvre pour sauvegarder son indépendance. Lors du conseil d'administration réuni vendredi, une augmentation de capital de 500 millions a été validée à l'unanimité. Et ce sont les neuf caisses régionales qui mettront au pot pour recapitaliser Groupama SA. Une décision qui avait été actée cet été pour être mise en ?uvre fin novembre. Et qui ne pouvait pas mieux tomber dans le calendrier... Seule différence par rapport à la décision initiale, et qui a nécessité quelques pourparlers avec les présidents de caisses régionales : la prise d'effet de l'augmentation de capital se fera sans attendre le 1er semestre 2012. L'assureur souhaite en effet que l'opération soit intégrée aux arrêtés de compte 2011.

Pour autant, cela ne résout en rien le problème de solvabilité du groupe. En effet, la marge de solvabilité étudiée par le régulateur et par les agences de notation est celle qui figure dans les comptes combinés. Dans le cas présent, l'opération s'apparente à un transfert d'argent en interne, des caisses régionales vers Groupama SA. Cela n'a donc pas d'impact sur la marge de solvabilité du groupe.

Par contre, cela pourrait permettre à une activité « malade » logée dans Groupama SA, comme l'international ou l'assurance vie de reprendre le dessus, et donne un peu d'air et de marge de manoeuvre au groupe.

Pour conserver son autonomie et renflouer ses fonds propres, l'assureur dispose d'autres solutions : réaliser des opérations sur ses actifs financiers pour « dérisquer » son bilan ou étudier des cessions d'actifs industriels et financiers.

La marge de solvabilité de l'assureur s'est érodée et doit atteindre le minimum requis par les autorités de contrôle (100%) au 31 décembre. Toutes les opérations financières possibles sont donc en train d'être menées pour pouvoir les intégrer aux arrêtés de comptes 2011 et pour éviter d'y passer des provisions pour dépréciation durable. L'assureur a ainsi cédé « un bloc important de dettes souveraines » selon Le Monde. Et il a procédé à la cession d'actifs immobiliers appartenant au Gan pour la somme de 22 millions d'euros selon l'Argus de l'assurance. D'après différents analystes, l'assureur vert aurait besoin de trouver plusieurs milliards pour remédier à cette situation.

La CFE-CGC avait aussi interpellé François Baroin en début de semaine sur les besoins de recapitalisation du groupe, en lui envoyant une lettre dans laquelle elle « demande au gouvernement de mettre en place le plus rapidement possible l'étude de la recapitalisation de ce groupe pour lui permettre, comme les banques, de passer ce cap difficile ».

Crédit Agricole, qui dispose d'une organisation semblable à celle de Groupama, est également en train de procéder à la finalisation d'une augmentation de capital via ses caisses régionales, d'un montant de 5.5 milliards d'euros. La banque verte souhaite aussi inscrire cette opération dans ses arrêtés de comptes 2011.

Le syndicat des agents Gan (Snagan) a quant à lui été reçu jeudi par la direction générale de Groupama, alors que les rumeurs de cession du Gan vont bon train. « Toutes les options, y compris la vente de Gan Assurances sont aujourd'hui à l'étude. Il m'a été affirmé qu'aucune décision ne serait prise dans la précipitation. L'objectif du groupe est de ne pas brader ses actifs et de ne pas donner prise aux rumeurs quelques fois inexactes qui alimentent la presse », déclare Dominique Baralla, présidente du Snagan. Avant d'ajouter que « la vente du réseau Gan Assurances n'est pas présentée par le directeur général comme une priorité ».

La direction de Groupama confirmait effectivement dans La Tribune du 24 novembre : « Nous ne prendrons pas de décision dans la précipitation. Nous avons ouvert beaucoup de chantiers et aucun scenario n'est encore arbitré ».

Dans un communiqué, la CFDT appelle quant à elle chaque salarié à saisir les parlementaires pour les sensibiliser à la situation du groupe, et la direction générale « à la mesure, à la raison et aux bonnes décisions ».