Le Noël des banquiers londoniens fait grincer des dents

Par Christine Lejoux  |   |  347  mots
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L'Association des assureurs britanniques (ABI) réclame une "baisse significative" des bonus, arguant des mauvaises performances des banques d'investissement.

Noël approche et, avec lui, la saison des bonus dans les banques. Les bonus, ce sont ces fameuses rémunérations variables versées aux traders et autres collaborateurs de haut niveau des banques, et qui peuvent atteindre des montants colossaux en fonction des performances de ces derniers. Mais, pour l'association des assureurs britanniques, qui représentent 15% des investisseurs actifs à la Bourse de Londres, pas question que Christmas 2011 s'inscrive dans la lignée des années précédentes. Soulignant les mauvaises performances réalisées cette annnée par les banques d'investissement, dans un contexte de crise boursière, l'ABI réclame une "baisse significative" des bonus, dans une lettre adressée aux cinq principaux établissements financiers du Royaume-Uni, à savoir HSBC, Barclays, Standard Chartered, Lloyds Banking Group et Standard Chartered.

Des cours de Bourse en chute de 15,5% à 57,6% depuis janvier

L'ABI se fait d'autant plus pressante que les actionnaires des banques en question ont, eux, déjà payé les pots cassés de la tempête boursière qui sévit depuis cet été. Les cours de ces cinq établissements accusent des chutes comprises entre 15,5% et 57,6% depuis le début de l'année, alors que l'indice FTSE 100, qui regroupe les principales capitalisations de la Bourse londonienne, a perdu 5,4% seulement. Et les dividendes versés à ces même actionnaires risquent d'être réduits à la portion congrue, dans le cadre de l'adapation des banques à la future réglementation Bâle 3 relative au renforcement de leurs fonds propres. Face à un environnement économique "exceptionnel", les banques "ne peuvent plus faire comme si de rien n'était", s'agace l'ABI.

L'argument de la concurrence entre les banques ne pèse pas lourd

Cette dernière refuse de se voir opposer par les banques l'argument classique, selon lequel des bonus élevés permettent de retenir les meilleurs talents. Une justification qui ne vaut pas grand chose en période de vaches maigres : "très peu de banques recrutent, la plupart réduisent même leurs effectifs", souligne l'ABI. Qui estime donc que l'environnement n'a jamais été aussi propice à une diminution des bonus.