Les bonus bancaires français à nouveau sur la sellette

Le député européen vert Pascal Canfin accuse Bercy d'avoir mal transposé la directive européenne au profit des dirigeants bancaires.
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La problématique des bonus est loin d'être résolue. Si les banques semblent s'être emparées du sujet, conscientes du déficit d'image que ces émoluments parfois disproportionnés provoquent, elles n'en ont pas complètement fini avec les grincements de dents et commentaires de différentes personnalités politiques promptes à attiser le feu. L'eurodéputé Pascal Canfin (Europe Ecologie-Les Verts) a, ainsi, relancé le débat samedi en affirmant que la France ne respectait pas la directive européenne encadrant ces fameux bonus, selon les informations de Libération. "Alors que la directive votée en juillet prévoit que les parts fixe et variable de la rémunération doivent être équilibrées, cette notion a disparu de l'arrêté du 13 décembre qui transpose le droit européen", a déclaré le député européen dans un communiqué.

Selon Pascal Canfin, le texte français parle seulement "de rapport approprié entre les composantes fixe et variable de la rémunération totale". Or, dit-il, la notion d'équilibre "est un élément déterminant de cette réforme car elle modifie considérablement la structure des rémunérations des banquiers". "La France respecte la directive européenne", a répondu un membre de l'entourage de la ministre des Finances Christine Lagarde, précisant qu'elle avait même été l'un des premiers pays à transposer la directive européenne par l'arrêté du 13 décembre 2010.

Critique du syndicat FO

De son côté, le commissaire européen au Marché intérieur chargé de ces questions, Michel Barnier, avait pourtant prévenu en avril qu'il était prêt à durcir encore les règles, estimant que ses appels à la modération n'avaient "pas été entendus" en Europe.

Clairement, la partie de bras de fer entre Bercy, Bruxelles, les établissements bancaires et l'opinion n'en est qu'à sa phase préliminaire. Les banques ont, certes, envoyé des signaux plutôt positifs ces derniers jours: BNP Paribas comme la Société Générale ont précisé que les bonus moyens étaient en baisse. La rémunération variable des opérateurs de marché de BNP Paribas a diminué d'un quart par rapport à 2009. Elle est en repli de 15 % à la Société Générale.

Le syndicat FO banques a pourtant récemment dénoncé les "bonus et salaires démesurés" des dirigeants des principales banques françaises, entre 550.000 et 950.000 euros annuels auxquels s'ajoutent des parts variables comprises entre 900.000 et 1,6 million euros.

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