L'introduction en Bourse de Facebook, un jackpot pour le capital-risque

Par Christine Lejoux  |   |  412  mots
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Les investisseurs de la première heure, comme le fonds Accel Partners, récolteront jusqu'à 800 fois leur mise initiale, lors de l'introduction en Bourse de Facebook. Du jamais vu dans l'histoire du capital-risque.

L'introduction en Bourse de Facebook va faire des milliardaires. Pas seulement parmi les salariés du réseau social américain, au premier rang desquels figure le patron du groupe, Mark Zuckerberg. Mais également au sein de la communauté des investisseurs de la première heure. A savoir les sociétés de capital-risque qui ont cru dans le projet du tout jeune étudiant de Harvard dès 2005, soit un an seulement après la création de Facebook. Il y a sept ans, le fonds américain Accel Partners avait investi 12,7 millions de dollars dans le réseau social. A l'époque, Facebook valait 100 millions de dollars seulement. Aujourd'hui, sur la base d'une valorisation de Facebook estimée entre 75 et 100 milliards de dollars, la participation de 11,4% d'Accel Partners dans le capital vaut... près de dix milliards. Soit près de 800 fois sa mise initiale! Du jamais vu dans l'histoire du capital-risque.

Greylock et Meritech voient leur mise multipliée par 176

Comme Accel Partners, les fonds américains Greylock Partners et Meritech Capital Partners peuvent se frotter les mains. Chacun d'entre eux avait placé 12,5 millions de dollars dans Facebook en 2006. En un an, la valorisation du groupe avait déjà quintuplé mais elle n'était encore "que" de 500 millions de dollars. Aujourd'hui, banco! La valeur des participations de Greylock et de Meritech flirte avec les deux milliards de dollars, soit une multiplication par 176 en moins de six ans... Digital Sky Technologies (DST) a lui aussi eu le nez creux. Le fonds russe avait investi 200 millions de dollars dans le groupe de Zuckerberg, en 2009. Ses 5,4% du capital sont désormais valorisés près de 5 milliards de dollars. DST a ainsi fait une très jolie culbute de 24 fois sa mise, en moins de trois ans.

Des plus-values qui financeront les Facebook et Google de demain

Que vont faire les sociétés de capital-risque de ces gigantesques plus-values? Tout d'abord, rien ne dit que toutes céderont leurs titres Facebook lors de l'introduction en Bourse, compte tenu du potentiel que recèle encore le réseau social. Les fonds qui se désengageront, en totalité ou partiellement, garderont une partie de la plus-value engrangée, cela fait partie de leur rémunération. Le solde, c'est-à-dire l'essentiel, ira à leurs actionnaires, à savoir des fonds de pension, des compagnies d'assurance, etc. Des investisseurs institutionnels qui devraient s'empresser de réinvestir une partie de ce pactole dans les Facebook et Google de demain.