Berlin devra payer encore plus pour Hypo Real Estate

Par Romaric Godin  |   |  484  mots
Copyright AFP
La restructuration de la dette grecque va coûter 9 milliards d'euros à la banque allemande nationalisée. Un nouvel acte d'une facture qui n'a cessé de s'allonger depuis 2008 pour Berlin.

 La facture Hypo Real Estate (HRE) n?en finit pas de s?alourdir pour le contribuable allemand. Selon un article qui sera publié ce lundi dans le Spiegel, l?Etat fédéral devra réinjecter encore 9 milliards d?euros dans l?établissement d?ici à 2020 pour le sortir définitivement des difficultés. La raison de cette nouvelle facture ? Bien évidemment la décote des obligations grecques détenues par HRE.

Bad Bank
Le c?ur du problème n?est certes plus l?activité « saine » de la banque, qui agit aujourd?hui sous le nom de Deutsche Pfandbriefbank (PBB) et qui réalise à nouveau des bénéfices en se spécialisant dans l?émission d?obligations sécurisées allemandes connues pour leur sécurité et leur qualité. Mais avant de renaître de ses cendres, HRE a transféré 176 milliards d?euros d?actifs non stratégiques et en grande partie « pourris » dans une structure de défaisance, une « bad bank » appelé FMS Wertmanagement. Les pertes de cette structure sont désormais assumées par l?Etat fédéral allemand.

Facture grecque
FMS Wertmanagement disposait de 8,2 milliards d?euros de dette grecque et de 2,5 milliards d?euros de dérivés liés à cette dette. L?accord sur la réduction de la valeur des obligations helléniques va conduire à un trou dans le bilan de la bad bank et les 5,8 milliards d?euros de provisions déjà accordés par Berlin ne suffiront pas. Vendredi, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a donc prévenu : il faudra que la Soffin, le fonds public qui gère l?aide d?Etat aux banques rajoute 3,1 milliards d?euros.

L'ancien patron réclame 3,5 milliards d'euros
A cela s?ajoute, rappelle le Spiegel, la plainte de l?ancien président du directoire Georg Funke, remercié en 2008 et dont le contrat devait se poursuivre jusqu?en 2013. Il estime avoir payé pour les erreurs d?un système et de ses prédécesseurs et il exige pas moins de 3,5 milliards d?euros de. Cette somme, prévue par son contrat, n?a pas été versée. Mais Georg Funke est sous le coup d?une enquête pour manipulation de cours.

Une victime de 2008
En 2009, HRE a été nationalisée, une première dans l?histoire de l?Allemagne fédérale depuis la guerre. L?établissement était alors au bord de la faillite. Sa filiale irlandaise Depfa finançait en effet des projets à long terme par des emprunts sur le marché monétaire à très court terme. Lorsque ce dernier, après la faillite de Lehman Brothers s?est asséché, HRE s?est vite retrouvé au bord du gouffre. L?Etat a en tout accordé à l?établissement une aide de 142 milliards d?euros, dont une grande partie, il est vrai, en garanties. Mais la facture risque donc toujours de s?allonger.