La Banque Postale ouvre tous les robinets du crédit

Par Par Laura Fort  |   |  565  mots
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La Banque Postale multiplie les initiatives en matière de financement : après le crédit à l'habitat, à la consommation et aux personnes morales, elle s'attaque au marché du crédit renouvelable et du financement des collectivités locales.

Quand toutes les banques françaises courent après les dépôts, La Banque Postale court, elle, après les crédits. La banque dirigée par Philippe Wahl se paie même le luxe d'avoir un ratio crédits sur dépôts de moins de 50%, alors que toute la place dépasse allégrement les 100%. Un excédent de dépôts sur les crédits qui permet à la banque de n'avoir recours ni au marché interbancaire ni aux marchés financiers pour se refinancer, mais qui devrait progressivement se résorber compte tenu des ambitions de la banque en matière de crédit.

Elargissement des offres de financement pour les personnes morales
En 2011, plus de 186 000 crédits à la consommation ont été octroyés, pour un encours de près de 1.9 milliard d'euros. Les encours de crédit immobilier sont quant à eux en hausse de 12%, à 41,7 milliards d'euros.
Alors que la banque a lancé son offre de financement des personnes morales (grands comptes, bailleurs sociaux, TPE, professionnels) en octobre dernier, son encours de crédit se monte déjà à 700 millions d'euros après trois mois de commercialisation. La Banque Postale élargit d'ailleurs son offre à destination de cette clientèle : des avances sur subventions pour les associations et des crédits pour les bailleurs sociaux ont été lancés au début de l'année. Et d'autres produits seront commercialisés d'ici fin 2012, comme le crédit-bail immobilier ou l'affacturage.

Une mission de service public
Via une co-entreprise avec la Caisse des Dépôts, La Banque Postale s'attaquera aussi au marché du financement des collectivités locales d'ici la fin du mois de juin. "Nous sommes une banque publique, de service public. Il est conforme à notre mission de répondre à une demande d'intérêt public. C'est une réponse à la crise et à l'impasse de financement du secteur public local", a justifié Philippe Wahl, président du directoire de la banque lors de la présentation des résultats.
Là encore, le modèle de financement se veut différent et reposera sur trois critères : des produits simples, un adossement en liquidités correspondant au "principe de réalité" (un crédit à 10 ans sera adossé à un refinancement de durée équivalente) et des marges transparentes pour les clients. Ces crédits seront refinancés par Dexma, société de crédit foncier détenue par l'Etat, la CDC et La Banque Postale.

Du crédit renouvelable autrement
La banque se lancera également dans le crédit renouvelable au deuxième semestre. "Il ne ressemblera à aucun autre. Nous espérons montrer qu'un autre crédit renouvelable est possible", a promis Philippe Wahl. Enfin, ayant étendu sa gamme à l'assurance dommages, la banque compte développer davantage de synergies commerciales avec les offres de crédit, en proposant à partir de ce mois-ci, des offres couplées crédit immobilier / assurance habitation et crédit auto / assurance auto.

Au final, le ratio crédits sur dépôts de La Banque Postale devrait donc se rapprocher de ceux des autres banques françaises. "Une bonne gestion tourne autour de 100%. C'est important d'aller vers les 100%, mais en étant soucieux de conserver notre force en terme de liquidités", a déclaré Philippe Wahl. Avant d'ajouter : "ça n'est pas parce que nous donnons une impulsion forte au crédit que nous renonçons à nos positions de liquidité".