La Banque Postale impactée par la Grèce et les charges d'exploitation

La Banque Postale a non seulement pâti de la Grèce, mais aussi d'une hausse de ses charges d'exploitation et d'une baisse de sa marge d'intérêts.
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 "Moi Monsieur, si j?avais un tel nez, il faudrait sur le champ que je me l?amputasse", martelait Cyrano dans sa tirade. La Banque Postale aussi avait une proéminence en 2011, et l?a amputé, non sans douleur. La Grèce lui a ainsi fait provisionner 241 millions d?euros et son résultat net part du groupe ressort en baisse de 37%, à 412 millions d?euros.

Une coupe de 959 millions d?euros

La banque s?est délestée de 959 millions d?euros de dette souveraine grecque entre décembre 2010 et décembre 2011. Et à fin 2011, son exposition résiduelle nette directe et indirecte à ce pays ne s?élevait plus qu'à 96 millions d?euros. Pour Philippe Wahl, président du directoire de La Banque Postale, cette exposition était "légitime" : "le décret du 28 février 2000 avait prescrit aux services financiers de La Poste de placer nos excédents de liquidité dans des obligations souveraines. Nous l?avons fait sur la Grèce au prorata de son poids dans le PIB de la zone euro".

Hausse des frais de gestion

Sauf que, hors événement grec, le même résultat net part du groupe est en baisse de 12% à 569 millions d?euros. La Grèce n?est donc pas la seule coupable.
La hausse des charges d'exploitation de 1,5% a également impacté le compte de résultat. Une progression presque mécanique, liée au développement de nouvelles activités, comme l?assurance dommages, le crédit aux personnes morales ou l?assurance santé, qui ont mobilisé davantage de ressources et généré des recrutements supplémentaires.

Baisse de la marge d?intérêts

Par ailleurs, le chiffre d?affaires a pâti des conditions de marchés défavorables. La marge d?intérêts sur ses placements a ainsi diminué de 0,5%, de 3,34 milliards d?euros à 3,24 milliards.
"Notre marge d?intérêts a été impactée par la baisse de l?OAT. Une ligne d?obligations placée à l?origine à un taux élevé arrivait à échéance en 2011, et ces obligations ont été renouvelées à un taux plus bas", explique Philippe Wahl.

Réduction drastique de l?exposition aux PIIGS

Comme le corbeau dans la fable, La Banque Postale "jura mais un peu tard, qu?on ne l?y prendrait plus". La banque a donc réduit de manière drastique son exposition à certains pays de la zone euro (voir graphique ci-dessous). D?un peu plus de 8 milliards d?euros d?exposition aux PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne), la banque est passée à 5,5 milliards d?euros.
"Nous allons continuer à réduire notre exposition en 2012. Il faut nous dévulnérabiliser par rapport à l?ensemble de la zone euro", affirme Philippe Bajou, membre du directoire de la banque.

 
 

Source: Banque Postale

 

Chiffres clés 2011 de La Banque Postale (variation par rapport à 2010)

Produit net bancaire
5231 millions d'euros +0.3%
Résultat brut d'exploitation 708 millions d'euros -9.1%
Résultat net part du groupe 412 millions d'euros -37%
Ratio core tier one 12.7%  
Nombre de clients actifs 10.38 millions +3.3%

 

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