Trader : après Kerviel, voici "la baleine de Londres"

Par latribune.fr  |   |  393  mots
Photo AFP
Un trader français de JP Morgan Chase a investi des sommes tellement énormes sur les marchés qu'elles intriguent et inquiètent toute la communauté financière mondiale. Il est d'ores et déjà surnommé "la baleine de Londres", car il travaille dans la capitale britannique.

Ce n'est pas une nouvelle affaire Kerviel car a priori il n'y a pas de fraude. Mais comme pour Jérôme Kerviel, les prises de positions sur les marchés par un trader français de JP Morgan Chase sont énormes au point d'émouvoir toute la communauté financière. Et surtout au point d'inciter les investisseurs à en prendre le contre-pied, selon le Wall Street Journal de vendredi, même si la banque américaine ne confirme pas ces investissements.

La "baleine de Londres" fait des paris sur les CDS

Surpris par le volume de ses paris, les courtiers ont surnommé l'opérateur de marché Bruno Michel Iksil "la baleine de Londres", car il travaille depuis la capitale britannique. Le Wall Street Journal le décrit de son côté comme "discret". Selon ce quotidien financier, M. Iksil avait investi de gros montants au nom de la banque JP Morgan Chase dans des produits d'assurance, les "credit default swap" (CDS), qui sont des contrats de protection financière destinés à se protéger d'un éventuel défaut de paiement d'une institution. En cas de faillite de l'organisation concernée, celui qui a vendu le CDS doit verser une certaine somme à l'acheteur, comme dans le cas d'une assurance. Or M. Iksil s'est récemment mis à vendre ces CDS. Le trader de JPMorgan fait donc un pari optimiste, puisqu'il estime qu'il n'aura pas à verser de "prime" aux acheteurs de ses CDS.

Et des investisseurs et hedge funds font des paris opposés

Les volumes concernés étaient tellement importants que "récemment, en partie à cause de mouvements de marchés ayant pu résulter des opérations de Bruno Iksil, d'autres fonds spéculatifs et autres investisseurs ont fait des paris opposés" et misent donc sur une faillite des institutions concernées, ajoute le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier.

Un trader qui gagne 100 millions de dollars par an

Bruno Iksil aurait gagné 100 millions de dollars par an ces dernières années en travaillant pour le principal bureau d'investissement (Chief investment office, CIO) de JPMorgan. "Nous ne confirmons pas ces investissements. Beaucoup de détails dans l'article sont faux", a affirmé à l'AFP un porte-parole de JPMorgan, Joseph Evangelisti. "Notre CIO fait des investissements de long terme dans le cadre d'une couverture macroéconomique pour notre bilan global", a-t-il ajouté.