Rémunérations excessives : les actionnaires des banques se révoltent

Par Christine Lejoux  |   |  359  mots
27% des actionnaires de Barclays votent contre la rémunération du DG Bob Diamond. Copyright Reuters
Plus d'un quart des actionnaires de Barclays et près du tiers de ceux de Credit Suisse ont voté contre les programmes de rémunération des dirigeants, lors des assemblées générales qui se tenaient vendredi.

Oubliée, la torpeur des assemblées générales dont les actionnaires attendent impatiemment la fin pour se précipiter sur le buffet des rafraîchissements ! Après celle de Citigroup la semaine dernière, les AG des banques Barclays et Credit Suisse, qui se déroulaient vendredi, ont presque viré à la foire d'empoigne, les actionnaires s'insurgeant contre les émoluments proposés aux dirigeants. Marcus Agius, le président de la britannique Barclays, a eu beau présenter ses « excuses » pour l'émoi causé en début d'année par le bonus de son directeur général, Robert Diamond, et promettre des dividendes plus élevés, rien n'y a fait : plus d'un quart (27%) des actionnaires de Barclays ont refusé d'accorder au bien nommé Bob Diamond les 17,7 millions de livres sterling (22 millions d'euros) auxquels il prétendait, au titre de 2011.

Certes, 68% des actionnaires ont donné leur blanc-seing au plan de rémunération (5% se sont abstenus) mais le pourcentage de votes « contre » constitue une véritable révolution, quand on sait que, l'an dernier par exemple, 6% seulement des actionnaires des entreprises britanniques avaient rejeté les résolutions relatives aux rétributions.

Vent de rébellion au Crédit Suisse

Après la crise financière du second semestre 2011, qui a vu les bénéfices des banques européennes et américaines s'effondrer et leur capitalisation boursière partir en fumée, il n'est plus possible pour les petits porteurs des banques, et même pour leurs plus gros actionnaires, de dire « amen » à des salaires dignes des plus glorieuses années de la finance. Essorés par un cours de Bourse qui a perdu le quart de sa valeur au cours des douze derniers mois, conséquence d'un bénéfice net en chute de 16% en 2011, une bonne partie des actionnaires de Barclays, emmenés par l'association des assureurs britanniques (ABI), ont dit « stop. »

Même vent de rébellion chez Credit Suisse, où 31,6% des actionnaires ont voté contre le plan de rémunération des dirigeants, emboîtant le pas à ceux de Citigroup qui, la semaine précédente, avaient été 55% à s'opposer aux rétributions envisagées.