Scandale du Libor : le directeur général de Barclays démissionne

Par latribune.fr  |   |  671  mots
Copyright Reuters
Déjà mis en cause par les actionnaires de Barclays pour ses rémunérations excessives, Bob Diamond n'aura pas résisté au scandale du Libor : la banque a annoncé, ce mardi, la démission de son directeur général avec effet immédiat.

Bob Diamond n'a pas pu sauver sa place. Mis en cause dans le scandale du Libor, le directeur général de Barclays a annoncé sa démission, ce mardi. Agé de 60 ans, né aux Etats-Unis, il est à l'o­ri­gine de la montée en pui­ssa­nce de Ba­r­clays, no­ta­m­ment de­puis 2008 et du ra­chat d'une pa­rtie des acti­vités de la défu­nte Le­hman Bro­thers. Cela fait plu­si­eurs mois qu'il est sur le selle­tte en Gra­nde-Bre­tagne à ca­use de sa rémunéra­tion ( et no­ta­m­ment du ve­rse­ment d'une prime de 5,75 mi­l­li­ons de li­vres pour le pa­i­e­ment de ses impôts) et des mo­nta­ges fi­s­caux auda­ci­eux qui lui ont valu les fou­dres de certa­ins acti­o­n­na­i­res mais aussi du Trésor pu­blic bri­ta­n­ni­que.

Tentatives de manipulation du Libor et de l'Euribor

Ba­r­clays a an­noncé mer­credi qu'elle allait pa­yer au to­tal l'équi­va­lent de 290 mi­l­li­ons de li­vres -soit envi­ron 360 mi­l­li­ons d'euros - pour met­tre fin à des enquêtes des régula­te­urs bri­ta­n­ni­que et améri­cain sur des te­nta­ti­ves de ma­ni­pula­tion des taux interba­n­ca­i­res Li­bor et Euri­bor. Ces taux défi­ni­ssent le prix auquel les ba­nques se prêtent de l'a­r­gent, mais aussi indi­re­cte­ment ceux des crédits aux ména­ges et aux en­tre­pri­ses. L'a­f­fa­ire a fait grand bruit au Roya­ume-Uni et d'a­u­tres éta­bli­sse­me­nts sont im­pliqués dans ce sca­ndale. Une vi­ngta­ine d'e­nquêtes au­ra­i­ent ai­nsi été ouve­rtes sur plu­si­eurs co­nti­ne­nts et vi­se­ra­i­ent no­ta­m­ment Ci­ti­group, HSBC et UBS. Di­ma­n­che, on ap­pre­nait d'une source pro­che du dossier que Royal Ba­nk of Sco­tland (RBS), qui de­vrait aussi pa­yer une ame­nde, a li­ce­ncié qua­tre de ses tra­ders fin 2011 en ra­i­son de leur im­pli­ca­tion présumée dans cette af­fa­ire.

Démission du président Marcus Agius

Re­flet du tollé que sus­cite l'a­f­fa­ire ou­tre-Ma­n­che, le prési­dent du co­nseil d'a­dmi­ni­s­tra­tion de Ba­r­clays, Ma­r­cus Agius, 63 ans, an­cien de chez La­zard, avait déjà an­noncé lu­ndi qu'il qui­ttait son poste, confirmant une info­rma­tion di­f­fusée par la BBC di­ma­n­che. "Les événe­me­nts de la se­ma­ine dernière ont mis en évi­de­nce des co­mpo­rte­me­nts ina­c­cepta­bles au sein de la ba­nque et ont porté un coup déva­sta­teur à la réputa­tion de Bar­clays", avait alors estimé Ma­r­cus Agius dans un co­mmu­niqué. Au co­nseil de Ba­r­clays siègent aussi quelques poids lourds de la Co­rpo­rate En­gland », co­mme Mike Rake, 64 ans, Prési­dent de BT et d'Ea­sy­yjet, et ca­ma­rade de polo du pri­nce Cha­rles, sir John Su­n­derland, 66 ans, an­cien Prési­dent de Ca­dbury Schwe­ppes et du CBI (Co­nfe­de­ra­tion of Bri­tish In­dus­try) ou sir An­drew Li­ki­erman, Prési­dent du Na­ti­o­nal Audit Office, et re­cteur de la Lo­n­don School of Eco­no­mics.