Supervision bancaire européenne : Moscovici presse le pas, Schaüble temporise

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  362  mots
Une supervision commune des banques européennes dès cette année n'est pas très "réaliste", selon le ministre allemand des Finances. Copyright Reuters
Une déclaration du ministre allemand des Finances sur un possible retard dans la mise en place d'une supervision centralisée du système bancaire européen a provoqué un vif émoi en Espagne, le pays finalisant des emprunts auprès de ses partenaires européens pour venir en aide à ses banques. Le ministre français des Finances Pierre Moscovici a au contraire estimé dimanche que la zone euro devait traduire "vite" en actes les décisions prises fin juin, et notamment la supervision bancaire intégrée.

 La zone euro ne parviendra sans doute pas à instaurer une supervision centralisée de ses banques dès cette année, contrairement à ce qu'elle l'espérait, a déclaré le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, dans une interview publiée dimanche par le quotidien espagnol El Pais. Les déclarations du ministre allemand ont provoqué un vif émoi en Espagne, au moment où ce pays finalise des emprunts auprès de ses partenaires européens pour sécuriser son secteur bancaire en difficulté.

Les dirigeants de la zone euro s'étaient entendus le 29 juin pour renforcer leur union économique et monétaire. L'une des principales mesures prévues est la mise en place, espérée cette année, d'une supervision centralisée des budgets nationaux en zone euro, avant de pouvoir recapitaliser les banques en difficulté directement avec des fonds européens.

"Avant qu'une aide directe puisse être accordée aux banques, il faut que soit créée une supervision commune des banques", a expliqué M. Schäuble à El Pais. "Mais cette institution ne pourra pas commencer à fonctionner cette année. Ce n'est pas très réaliste", a ajouté le ministre. La zone euro a offert une ligne de crédit de 100 milliards d'euros pour stabiliser les banques espagnoles, en difficulté après l'éclatement de la bulle immobilière en 2008.

A l'inverse, le ministre français des Finances Pierre Moscovici a estimé dimanche que la zone euro devait traduire "vite" en actes les décisions prises fin juin, et notamment la supervision bancaire intégrée, afin d'ouvrir la voie à la recapitalisation directe des banques espagnoles. "Il est très important que nous donnions des signaux tangibles que ce que nous avons dit au Conseil européen" des 28 et 29 juin "sera vraiment traduit en actes. Je n'ai pas de doutes là-dessus", a-t-il affirmé à la presse lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, dans le sud-est de la France. Dans cette optique, la réunion de lundi des ministres des Finances de la zone euro sera suivie d'un autre Eurogroupe le 20 juillet, afin d'avancer dans la mise en place de mécanismes contre la crise, a annoncé Pierre Moscovici.