Scandale du Libor : les premières arrestations de traders attendues

Par latribune.fr (Source Reuters)  |   |  570  mots
Pour le moment, seule Barclays a fait les frais du scandale du Libor en écopant d'une amende d'environ 360 millions d'euros - Copyright Reuters
Selon Reuters, les autorités américaines et européennes s'apprêteraient à procéder à l'arrestation des traders suspectés d'avoir manipulé le taux interbancaire de référence, le Libor.

Les autorités américaines et européennes sont sur le point de procéder à l'arrestation de traders pour les inculper de complot en vue de la manipulation de taux d'intérêt dans le cadre du scandale du Libor, a appris l'agence Reuters de sources proches de l'enquête.

Les procureurs fédéraux de Washington ont récemment contacté les avocats de certains suspects pour les informer de la possibilité de poursuites pénales et d'arrestations imminentes, ont révélé deux sources ayant requis l'anonymat. Des avocats de la défense ont précisé que le parquet avait exprimé l'intention de procéder à des arrestations dans les semaines à venir. Dans ce genre d'enquête sur des malversations financières présumées, il n'est pas rare que le parquet contacte la défense pour donner aux suspects une opportunité de collaborer avec les autorités.

Des traders de certaines des plus grandes banques du monde sont soupçonnés d'avoir manipulé le Libor, ensemble de taux à Londres auxquels les banques se prêtent de l'argent entre elles et en fonction duquel sont déterminés les taux appliqués à des milliers de milliards de dollars d'actifs dans le monde. Cette enquête est menée parallèlement aux efforts des autorités de régulation pour déterminer la responsabilité éventuelle des banques dans ce scandale.

Qui après Barclays ?

Barclays Plc a été la première banque à conclure un accord amiable avec les régulateurs américain et britannique rendu public le 27 juin. La banque britannique a accepté de payer une amende de 453 millions de dollars (362 millions d'euros) et a reconnu son rôle dans la maniputalion du London interbank offered rate (Libor). La conclusion de cet accord a attiré l'attention sur le scandale. Ce dernier a suscité un vif émoi, en particulier en Europe, où les populations subissent des cures d'austérité drastiques pour remettre en ordre des comptes publics fragilisés par la crise financière déclenchée par l'éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis.

"Les poursuites pénales individuelles n'ont aucune conséquence sur les initiatives des autorités de régulation contre les banques", a dit une source européenne. "Mais les banques espèrent que les autorités de régulation constateront au moins que le scandale est essentiellement dû aux mauvaises conduites individuelles d'une bande de traders". "Plus d'une poignée de traders dans différentes banques sont concernés", a-t-on ajouté de même source. Des enquêtes ont aussi été lancées sur une possible manipulation de l'Euribor, l'équivalent du Libor au niveau européen.

Reuters a précédemment rapporté que plus d'une dizaine d'employés actuels ou passés de Barclays, UBS et Citigroup faisaient l'objet d'une enquête et s'étaient adjoint les services d'avocats au cours de l'année écoulée. Les autorités de régulation s'intéressent pour leur part aux activités d'employés de HSBC et de la Deutsche Bank, entre autres. HSBC a refusé de commenter ces informations. Aucun responsable de Citigroup ni d'UBS n'a pu être joint. Un porte-parole de la Deutsche Bank a refusé de s'exprimer sur ce sujet. Crédit Agricole affirme ne pas être accusé de la moindre malversation liée à une manipulation présumée du Libor mais dit avoir répondu aux demandes d'information de diverses autorités.