Les salariés du CIF manifesteront jeudi à Paris

Par Mathias Thépot  |   |  441  mots
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Près de 2000 salariés du Crédit Immobilier de France sont attendus par les syndicats pour manifester à Paris jeudi. Tous craignent de perdre leur emploi.

La pilule a du mal à passer au Crédit Immobilier de France (CIF). C'est un doux euphémisme tant le scénario qui se profile est inquiétant pour les salariés. Il paraît fort probable que le CIF, en déconfiture financière, soit contraint de stopper ses activités de prêts en contrepartie de la garantie de l'Etat français, annoncée samedi 1er septembre. Une condition généralement exigée par la Commission européenne dans ce type de cas en échange de son accord.

2000 personnes sont attendues dans les rues de Paris jeudi

Face au désert d'annonce du gouvernement concernant leur avenir, les salariés du CIF vont se rassembler ce jeudi 13 septembre à Paris pour protester contre une telle décision. "Ça ne peut pas se passer comme cela", invective Gérald Parent, délégué syndical UNSA, "si l'on ne produit plus de nouveaux prêts, deux tiers des salariés -qui sont des commerciaux- pourraient se retrouver sur le bord de la route", très rapidement, craint-il. Alors qu'à terme, l'intégralité des salariés du CIF sont menacés. Les syndicats attendent donc, pour manifester dans les rues de Paris donc, 80% des 2500 employés de ce spécialiste du crédit à l'habitat pour les ménages à faibles revenus.

Le maintien de la distribution de prêts à taux zéro ?

A ce jour, seule la ministre du logement Cécile Duflot a donné une indication sur le futur périmètre d'activité des salariés du CIF. Elle indiquait mercredi 5 septembre que le gouvernement travaillait "en lien avec Bercy pour que soit maintenue la distribution du prêt à taux zéro (PTZ)" pour les ménages qui achètent des logements sociaux. A son sens, la priorité dans le sauvetage du CIF est de "maintenir l'accession sociale à la propriété ». Soit la mission principale du CIF.

Les filiales prêtent sur leurs ressources

Concrètement aujourd'hui, la plupart des filiales régionales du CIF sont encore en capacité de prêter. Mais elles sont obligées de le faire sur leurs réserves, étant donné que le CIF ne lève plus d'argent sur les marchés, sa principale source historique de refinancement. "Le refinancement aujourd'hui se fait par les rentrées d'intérêts de prêts et par les remboursements anticipés", indique Françoise Francini de la CFDT. "Les filiales encore en capacité de prêter sont donc celles qui ont des encours de prêts de longue date", ajoute-t-elle. Reste que cela "ne peut pas durer éternellement", s'inquiète le délégué syndical Gérald Parent.