Les banques pas vraiment décidées à aider les salariés du Crédit immobilier de France

Par Mathias Thépot  |   |  382  mots
Jean-Paul Chifflet, président de la Fédération bancaire française (FBF)
Si les banques françaises se sont engagées cet après-midi à regarder le dossier des salariés du Crédit Immobilier de France, elles ont rappelé qu'elles donneraient la priorité aux reclassements internes.

Les salariés du Crédit Immobilier de France (CIF) ne se font pas d'illusion sur leur avenir après la réunion entre les banques française et le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, qui s'est déroulée ce mardi à Bercy. En effet, à la lecture du communiqué de la Fédération bancaire française (FBF), les salariés du CIF qui comptaient être repris par une autre banque pour y faire valoir leur compétence de banquiers des plus démunis risquent de déchanter. Après avoir été reçues par Pierre Moscovici, les banques françaises ont rappelé dans un communiqué qu'elles regarderaient avec une attention particulière les dossiers des salariés du CIF qui seraient sans emploi « lorsqu'il y aura adéquation avec les besoins de recrutement externe ».
Mais au regard de la série de plans de réductions de coûts d'envergures engagées par les banques, qui comprennent notamment des centaines de suppressions de postes, difficile d'être optimiste pour les salariés du CIF.
Les banques ont de plus indiqué qu'elles sont confrontées à des « évolutions profondes de leurs métiers qui les conduisent à donner la priorité aux reclassements internes », même si elles se sont engagées à « faire le point au fur et à mesure de l'évolution de la situation du CIF et de ses salariés ».

L'accession à la propriété des plus modestes n'est pas garantie

L'autre point d'interrogation du dossier Crédit Immobilier de France concerne l'accès à la propriété de ses clients. Des personnes aux revenus très modestes qui, selon plusieurs acteurs du secteur du logement social, n'obtiennent cet accès à propriété qu'auprès d'un nombre très restreint d'établissements spécialisés comme le Crédit Foncier.
Mais même invectivées par ces acteurs de l'habitat social, les banques se sont contentées de rappeler au ministre Pierre Moscovici « l'existence d'une offre de crédits permettant de satisfaire les demandes d'accession à la propriété des candidats aux ressources les plus modestes, qui bénéficient des différents mécanismes d'aide ».  Si ces dispositifs sont suffisants, l'offre de crédits aux plus démunis sera « développée dans le cadre de la diversité des stratégies de chaque établissement ».