Goldman Sachs intensifie son lobbying pour assouplir la règle Volcker

Par Christine Lejoux  |   |  227  mots
La spéculation pour compte propre représente 10% du chiffre d'affaires de Goldman Sachs. Copyright Reuters
La banque tente de faire en sorte que cette réglementation concernant la spéculation pour compte propre ne s'applique pas aux fonds de crédit, selon le Wall Street Journal.

Goldman Sachs se débat comme un beau diable pour obtenir des pouvoirs publics un assouplissement de la future règle Volcker. Laquelle limitera la possibilité des banques américaines de spéculer pour leur propre compte, afin de limiter les risques pris par les établissements financiers. Le hic, c'est que pour les banques d'affaires, la spéculation pour compte propre représente un «business» juteux, jusqu'à 10% du chiffre d'affaires global pour Goldman Sachs.

Selon le Wall Street Journal, Goldman Sachs ferait ainsi du lobbying auprès des pouvoirs publics pour que la règle Volcker, qui impose aux banques de ne pas investir plus de 3% de leurs fonds propres durs dans des «hedge funds» (fonds spéculatifs) et dans des fonds de capital-investissement, ne s'applique pas aux fonds de crédit. Ces derniers ayant pour vocation à prêter de l'argent à des sociétés qui rencontrent des difficultés de financement, Goldman Sachs juge qu'ils «sont au service de l'économie». Un argument susceptible de faire mouche auprès des politiques américains.

Reste que la réponse de ces derniers demeure «évasive», selon le Wall Street Journal. Goldman Sachs, qui a déjà dépensé 8,3 millions de dollars en lobbying depuis la décision prise par Barack Obama, en 2009, de réformer la finance américaine, devra sans doute encore mettre la main à la poche.