La Société générale et le Crédit agricole, ou Jean-qui-pleure et Jean-qui-rit

Par Christine Lejoux  |   |  544  mots
La Société générale projette de supprimer 550 postes au sein de son siège social. Copyright Reuters
La banque au logo rouge et noir a vu son bénéfice net chuter de 50%, au premier trimestre, alors que celui de CASA a grimpé de...50%.

La Défense, Montrouge, deux villes, deux ambiances. Surtout ce mardi, date de la publication des résultats trimestriels de la Société générale et du Crédit agricole. L'atmosphère ne devait pas être à la fête tour Valmy, à La Défense, où se trouve le siège de la Générale. La banque dirigée par Frédéric Oudéa a confessé une chute de 50% de son bénéfice net, au titre du premier trimestre, à 364 millions d'euros. La satisfaction devait en revanche prédominer à Montrouge, où se situe le nouveau siège social de la banque verte. Laquelle a clos les trois premiers mois de l'année sur un bond de 50% de son résultat net, à 469 millions d'euros.

Très peu d'éléments exceptionnels chez CASA

Il est vrai que le Crédit agricole revient de loin. Pour la première fois depuis plusieurs trimestres, les comptes de CASA - le véhiculé coté du groupe - sont très peu teintés d'éléments exceptionnels, comme les dépréciations d'actifs massives qui avaient débouché sur une perte nette record en 2012. « Les résultats de ce trimestre reflètent les choix que nous avons faits l'an dernier », s'est félicité le directeur général de Crédit Agricole SA (CASA), Jean-Paul Chifflet, qui avait passé les comptes à la paille de fer, l'an dernier, et soldé les déboires du groupe en Grèce via la cession de sa filiale Emporiki.

Un nouveau plan d'économies pour la Société générale

Les comptes de la Société générale, au contraire, sont empreints d'éléments non récurrents. A savoir des provisions pour litiges, à hauteur de 100 millions d'euros, et, surtout, la fameuse réévaluation de la dette propre de la banque à sa valeur de marché, qui débouche paradoxalement sur une perte comptable (de 685 millions, en l'espèce), lorsque le profil de risque de l'établissement s'améliore.
Par ailleurs, si le Crédit agricole a fait le ménage dans ses activités en 2012, la Société générale, elle, est en pleine réorganisation. Après avoir réduit ses coûts de 550 millions d'euros en 2012, la banque au logo rouge et noir a annoncé ce mardi un nouveau plan d'économies, pour la période 2013-2015.

L'une des plus fortes hausses du CAC 40

D'un montant de 900 millions d'euros, il concernera pour moitié la banque de détail, pour un tiers la banque de financement et d'investissement et, pour le solde, les fonctions centrales. La banque, qui emploie 154.000 personnes dans le monde, supprimera « assez largement plus de » 1.000 postes, a indiqué son directeur général délégué, Jean-François Sammarcelli, sur les ondes de BFM Business, ce mardi. Dont 550 postes au siège social, mais sans départs contraints, a précisé Frédéric Oudéa. « L'environnement économique demeurera difficile en Europe durant les deux prochaines années, au moins », argumente la Société générale. L'explication est passée comme une lettre à la poste auprès des investisseurs : vers 15 heures, le cours de Bourse de la banque signait la deuxième plus forte hausse de l'indice CAC 40, avec un bond de 7%, à 30,55 euros.