Pour Jean-Luc Mélenchon, Jérôme Kerviel est innocent

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  387  mots
L'ancien trader de la Société générale intentera un recours contre son licenciement par la banque, le 4 juillet, devant les prud'hommes. Copyright Reuters
Dans un billet publié sur son blog, le co-président du Parti de gauche dit s'attendre à "soulever de l'incompréhension", mais invoque un "comportement civique responsable", alors qu'une "gigantesque machine" tente de "broyer un seul individu". Le 4 juillet, l'ancien trader de la Société Générale intentera devant les prud'hommes un recours contre son licenciement par la banque.

Jean-Luc Mélenchon s'engage aux côtés de l'ex-trader de la Société générale Jérôme Kerviel, qu'il juge innocent et qui intentera un recours contre son licenciement par la banque le 4 juillet devant les prud'hommes.

Dans un billet publié sur son blog, et intitulé "Kerviel est innocent!", le co-président du Parti de gauche dit s'attendre à "soulever de l'incompréhension" mais invoque un "comportement civique responsable" alors qu'une "gigantesque machine" tente de "broyer un seul individu".

Jérôme Kerviel, qui a été condamné en appel, en octobre 2012, à trois ans de prison ferme et 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts, s'est pourvu en cassation, ce qui suspend sa peine de prison mais pas la sanction civile.

Contestant devant les prud'hommes son licenciement pour "faute lourde", il demande 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts à la banque, soit l'équivalent des dommages et intérêts qu'il doit lui verser.

Jean-Luc Mélenchon souligne que la "faute lourde" dont l'accuse la banque "en plus de toutes les autres peines, le condamne à la mort sociale, sans aucune ressource et sans aucun accès aux droits sociaux les plus élémentaires".

"Les banques sont nos ennemies aujourd'hui car nous ne voulons pas du désastre qu'elles organisent. Kerviel en était un rouage actif, content de lui et du système. Mais Kerviel est innocent", explique-t-il.

Comme la défense de Jérôme Kerviel, l'ancien candidat à l'élection présidentielle met en doute le montant réel des pertes reprochées à l'ancien trader.

"Pourquoi le juge a-t-il refusé systématiquement toute expertise indépendante de ces pertes ? Pourquoi a-t-il choisi de croire sur parole la banque ? Pourquoi la ministre Christine Lagarde a-t-elle fait verser à la banque 1,7 milliard de dédommagement, alors que la condamnation de Jérôme Kerviel, qui était la condition de ce versement, n'était pas définitive ?", demande-t-il.

Il s'étonne que ce dédommagement ait été versé alors que le défaut de surveillance de la banque sur son employé "est attestée par l'organisme professionnel bancaire qui en est chargé".

Pour Jean-Luc Mélenchon, du broyage de Jérôme Kerviel "dépendait la réussite d'une opération incroyable : le sauvetage d'une banque dont la défaillance aurait pu effondrer le système bancaire mondial."