Un trader américain recommande de vendre la dette française

Par latribune.fr  |   |  267  mots
David Einhorn, PDG de Greenlight, est une voix très influente à Wall Street.
David Einhorn estime que les marchés obligataires offrent des rendements qui ne reflètent pas la situation réelle de la France. La position grecque est plus enviable à ses yeux que celle de l'Hexagone.

"La Grèce a bu la potion amère, elle a restructuré ses obligations et son économie. Elle a cessé de vivre au-dessus de ses moyens. La France, elle, semble trop fière pour se réformer", explique David Einhorn, PDG du fonds activiste Greenlight, cité par Les Échos.

C'est une analyse sans concession que livre jeudi 23 octobre ce gestionnaire de fonds de pension, à l'occasion d'une conférence d'investisseurs à New York. Pour David Einhorn, le rendement à 1,7% sur les obligations d'État sur 10 ans de la France ne se justifie pas. "Les marchés considèrent la France comme l'Allemagne, alors qu'elle ressemble davantage à la Grèce", étrille-t-il. Pour illustrer son propos il a égrené : la taxe à 75%, les 35 heures, le budget "anti-austérité"...

La Grèce, un épouvantail pour investisseurs?

L'homme d'affaires va encore plus loin et continue d'agiter le spectre grec comme un épouvantail. Il explique ainsi qu'Athènes est parvenu à réduire la charge de sa dette en-dessous de celle de la France (en pourcentage de PIB), et  juge qu'une défiance des investisseurs rendrait la dette française insupportable. Il en tire une conclusion simple : vendre la dette française à découvert pour acheter les obligations des banques grecques.

Bercy peut s'inquiéter des propos de David Einhorn. Le patron de Greenlight, un fonds qui gère quelque cinq milliards de dollars d'actifs, est très écouté à Wall Street. Il est connu pour avoir été l'un des très rares à avoir anticipé la chute de Lehman Brothers dès 2007, soit un an avant sa faillite. Une Cassandre dont se passerait bien le gouvernement français.