Dax, CAC 40... : belle semaine pour les Bourses européennes; à Tokyo, le Nikkei bat son record de 1990

Par latribune.fr  |   |  1000  mots
Vendredi, l'Eurostoxx 600 a touché son plus haut niveau depuis quinze mois. Paris a gagné 0,61%, Milan 1,05%, Londres 0,19% et Francfort a terminé en hausse de 0,69% à 16.275,38, battant de peu son précédent record en clôture de janvier 2022 après avoir établi en séance un nouveau plus haut absolu (16.331,94 points). (Crédits : Lucas Jackson)
Vendredi, les Bourses européennes ont terminé en forte hausse. A Francfort, le Dax a même battu son record en séance. Comme l'indice Nikkei à Tokyo qui a dépassé son record datant de 1990. Reste à voir comment réagiront les marchés lundi après le coup chaud entre la Maison-Blanche et les Républicains sur le sujet du relèvement du plafond de la dette. Intervenu après la clôture des Bourses européennes, il fait coupé l'élan de la Bourse de New York, qui a terminé dans le rouge. ce samedi, Joe Biden s'est dit optimiste sur la capacité de conclure un accord dans les prochains jours.

Malgré le risque de voir les Etats-Unis en défaut de paiement (et les conséquences catastrophiques pour l'économie américaine et mondiale) qu'entraînerait un échec d'ici au 1er juin des négociations sur la dette américaine entre les républicains et la Maison Blanche, les principales places financières mondiales ont le vent dans le dos, portées notamment par l'espoir d'une fin de ce feuilleton avant la date-butoir. Ce qui n'est pas gagné après la décision vendredi des républicains de faire une « pause » en raison de nombreuses divergences avant de revenir dans la soirée à la table des négociations. Ce moment de tension qui contrastait avec l'espoir exprimé la veille par Joe Biden de boucler un accord de principe prochainement a coupé l'élan de la Bourse de New York, qui a finalement terminé dans le rouge vendredi. Résultat : les indices qui avaient commencé dans le vert ont perdu 0,33% pour le Dow Jones à 33.426,63 points, 0,24% pour le Nasdaq (12.657,90 points) et 0,15% pour le S&P 500 (4.191,98 points).

Ce samedi au Japon où il s'est rendu pour participer au G7, le chef de l'Etat américain a tenté de dédramatiser et réaffirmé son optimisme quant à une résolution prochaine des négociations.

« Je pense toujours que nous serons capables d'éviter un défaut » de paiement, a-t-il assuré.

Reste à voir, après cette douche froide, comment réagiront les marchés lundi. Aux Etats-Unis comme ailleurs dans le monde. Car vendredi, avant l'annonce de ces tensions sur la dette américaine, les indices boursiers européens ont clôturé en forte hausse. Une euphorie portée en partie par l'espoir d'un dénouement sur le plafond de la dette américaine. Mais pas seulement. La perspective d'une modération des hausses de taux des banques centrales lié non seulement à des risques de récession qui s'atténuent mais aussi à une inflation qui ralentit des deux côtés de l'Atlantique donne en effet du vent dans le dos aux indices européens.

Record pour le Dax

Vendredi, l'Eurostoxx 600 a touché son plus haut niveau depuis quinze mois. Paris a gagné 0,61%, Milan 1,05%, Londres 0,19% et Francfort a terminé en hausse de 0,69% à 16.275,38, battant de peu son précédent record en clôture de janvier 2022 après avoir établi en séance un nouveau plus haut absolu (16.331,94 points). Le précédent record du Dax datait de novembre 2021 à 16.290,19 points, avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie et la crise énergétique qui avait suivi. En octobre dernier, avant un hiver qui s'annonçait difficile sur le plan énergétique, il se situait encore à 12.000 points.

« Les craintes d'inflation et de récession sont, pour un moment du moins, hors de vue et de l'esprit des acteurs du marché », a expliqué Timo Emden, analyste indépendant.

L'économie allemande a mieux résisté que prévu cet hiver à la crise énergétique et aux tensions géopolitiques, qui avaient fait craindre une récession en début d'année, après un recul de 0,5% au dernier trimestre 2022. Le PIB de la première économie européenne a finalement stagné entre janvier et mars. Et après des sommets atteints en août, les prix du gaz, particulièrement importants pour l'industrie allemande, ont même retrouvé leur niveau d'avant crise sur les marchés de court terme. L'inflation, qui reste très élevée dans le pays, a par ailleurs entamé une lente décrue, atteignant 7,2% en avril, contre 8,8% à son pic d'octobre.  Ce recul, qui s'observe également aux Etats-Unis et dans la plupart de la zone euro, permet aux marchés d'espérer un ralentissement prochain de la hausse des taux d'intérêt menée depuis plusieurs mois par les banques centrales face à la hausse des prix. L'espoir d'un accord au Congrès entre le gouvernement américain et l'opposition républicaine sur la dette pousse également les espoirs du marché allemand.

Le CAC 40 proche des 7.500 points

De son côté, la Bourse de Paris a continué d'accélérer vendredi, terminant en hausse de 0,61%. Le CAC 40 est proche des 7.500 points (qu'il a d'ailleurs dépassé une demi-heure avant la clôture), les investisseurs reprenant le goût aux actifs risqués comme les actions. Il a gagné 45,07 points à 7.491,96 points, son plus haut niveau en clôture depuis le 25 avril. Sur la semaine, il a pris1,04%, une avancée réalisée lors des deux dernières séances. Pour les investisseurs, le record du CAC 40, à 7.581,26 points en séance, est atteignable.

Les investisseurs ont salué « les bonnes nouvelles sur les négociations sur le report du plafond de la dette américaine », a expliqué vendredi Thierry Claudé, gérant de Kiplink Finance, avant donc les tensions entre la Maison-Blanche et les Républicains.  Selon lui, le marché parisien se montre « très résilient ». « Toutes les tentatives de baisse des derniers jours ont échoué » alors que « le moindre déclencheur positif le fait monter ». Même « l'épée de Damoclès » que constitue le risque d'une nouvelle hausse des taux directeurs de la Banque centrale américaine n'entame pas leur moral, relate le gérant.  En revanche, les discours des banquiers centraux dans ce sens ont fait grimper les taux sur les emprunts des Etats européens toute la semaine. Le taux français à 10 ans a atteint 3,00%, contre 2,85% en fin de semaine dernière.

 Les marchés étaient également à la fête au Japon où l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a atteint vendredi un nouveau plus haut niveau en clôture depuis l'été 1990, signant au passage une septième séance de hausse consécutive. L'indice vedette de la place tokyoïte a gagné 0,77% à 30.808,35 points et réalisé un bond vigoureux de 4,8% sur l'ensemble de la semaine écoulée. Le Nikkei a ainsi dépassé ainsi son précédent plus haut en clôture depuis la fin de l'immense bulle spéculative japonaise en 1990 qu'il avait atteint en septembre 2021.