Etats-Unis : Jerome Powell (Fed) veut bannir le mot "transitoire" pour décrire l'inflation

Par latribune.fr  |   |  382  mots
Le mot "transitoire" n'est plus le terme le plus précis pour décrire le niveau élevé de l'inflation, selon Jerome Powell. (Crédits : Reuters)
Pendant des mois, la Réserve fédérale américaine a martelé que la hausse des prix était un phénomène transitoire, en raison notamment des problèmes d'approvisionnement et des pénuries de composants. Ce changement de lexique du patron de l'institution préfigure le changement de cap dans la politique monétaire de la Fed.

Les craintes autour d'une spirale inflationniste montaient depuis plusieurs semaines au sein de la Réserve fédérale américaine. C'est au tour de Jerome Powell, le patron de la Fed, de se prononcer pour une nouvelle prise de conscience en affirmant que la hausse des prix - au plus haut depuis 31 ans aux Etats-Unis -, n'était pas, comme certains l'ont affirmé, temporaire. Le mot "transitoire" n'est plus le terme le plus précis pour décrire le niveau élevé de l'inflation, a-t-il déclaré mardi. En octobre, l'inflation outre-Atlantique a atteint + 6,2%.

Après avoir martelé pendant des mois que la hausse des prix ne devrait pas durer et qu'elle était due à des facteurs transitoires liés à la reprise, Jerome Powell a estimé devant la commission bancaire du Sénat que "le moment est probablement venu de ne plus utiliser ce mot", et que "les risques d'une inflation plus persistante se sont accrus".

Des propos qui vont trancher encore avec la position de son homologue européenne. Jusqu'ici, Christine Lagarde, à la tête de la Banque centrale européenne, continue d'évoquer "des facteurs temporaires" au phénomène.

Vers la fin du programme de rachat ?

Aussi, pour éviter la surchauffe, la Réserve fédérale américaine avait annoncé début novembre réduire son programme de rachats d'actifs, à hauteur de 15 milliards de dollars par mois, un montant ajustable en fonction de l'évolution de la situation économique. Et une première étape avant de rehausser ses taux pour l'instant maintenus. La remontée des taux est, elle, attendue pour 2023, selon les économistes.

La Fed devrait accélérer dès janvier la réduction de ses achats d'actifs, qui diminueraient ainsi de 30 milliards de dollars par mois, soit le double du rythme actuel, et elle pourrait ainsi mettre un terme à ce processus de "tapering" d'ici la mi-mars, estiment de leurs côtés les stratèges de Goldman Sachs.

Goldman Sachs s'attend à ce que la Fed ne commence à relever ses taux directeurs qu'à partir de juin prochain. La banque d'investissement américaine, a l'instar de plusieurs concurrentes, table désormais sur trois hausses de taux en 2022 et non plus sur deux.

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(Avec Agences)