En attendant une accalmie promise en début d'année prochaine par Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), le rythme d'inflation poursuit son accélération en France au mois de novembre, à 2,8% en glissement annuel, selon une estimation de l'Insee. Les prix ne cessent d'augmenter depuis cet été, de 1,2% en juillet, puis 1,9% en août, 2,2% en septembre et 2,6% en octobre. Du jamais-vu depuis 13 ans !
Sur la zone euro, le constat apparaît plus alarmant encore: le rythme d'inflation augmente plus que prévu en novembre, pour atteindre 4,9% en glissement annuel, selon Eurostat, là aussi un record historique depuis... 25 ans, soit avant même la création de l'euro ! En Allemagne, l'inflation a même atteint le niveau record de 6% en novembre.
Le principal responsable de cette hausse de l'inflation est le même: ce sont les prix de l'énergie qui expliquent cette brusque montée de l'inflation. Les prix de l'énergie auraient ainsi augmenté plus de 27% sur un an! En France, selon l'Insee, les produits manufacturés, et fait plus nouveau, les services, ont également contribué à cette poussée des prix.
Ces nouveaux chiffres ne devraient pas pour autant faire dévier la ligne accommodante de la BCE, qui exclut toujours une hausse des taux directeurs en 2022. L'institution européenne considère toujours cette inflation comme temporaire et les nouvelles inquiétudes sanitaires pourraient faire ralentir la croissance en zone euro.
PIB: la France a "quasiment" retrouvé son niveau d'avant-crise
Pour l'heure, la croissance est au rendez-vous. En France, selon l'Insee, la croissance du PIB atteint 3% au troisième trimestre, contre 1,3% au second trimestre. Du coup, le PIB retrouve quasiment son niveau d'"avant-crise" du Covid. C'est toujours la consommation des ménages qui tire le rebond de l'activité, soit une hausse de 5% au troisième trimestre (contre 1,2% au trimestre précédent). Cette consommation est portée par la consommation de services (restaurants et hôtels) mais également par la culture et les loisirs.
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Pourtant, le pouvoir d'achat des ménages est resté stable au troisième trimestre. Les Français commencent donc à puiser dans leur épargne excédentaire, estimée à près de 160 milliards d'euros. Le taux d'épargne, de plus de 20% en début d'année, s'établit à la fin du troisième trimestre à 17,5%, un niveau encore supérieur à celui d'avant-crise (15% en 2019).
(avec AFP)