L'AMF met la main sur la fraude dite "pratique de la bouilloire"

Par avec AFP  |   |  356  mots
(Crédits : Benoit Tessier)
Le régulateur a annoncé avoir transmis au Parquet national financier deux dossiers d'enquêtes sur ces types d'arnaques financières. Et d'observer une recrudescence de ces attaques pendant la crise sanitaire.

L'Autorité des marchés financiers (AMF) a indiqué jeudi avoir transmis au Parquet national financier deux dossiers concernant une technique d'escroquerie dite "pratique de la bouilloire". Fin mars, l'institution avait déjà alerté concernant des risques de fraudes liés au coronavirus sur les marchés.

La technique de la bouilloire consiste à approcher, souvent par téléphone, des investisseurs en leur faisant miroiter un formidable potentiel de hausse d'une action pour qu'ils l'achètent et en fassent grimper le cours, afin de revendre ensuite le titre avec une plus-value. "Dès que cette activité de vente cesse, le cours du titre baisse brutalement", explique le gendarme boursier.

"Certains agissements étant susceptibles de constituer des infractions pénales (escroquerie et blanchiment notamment), le régulateur vient de transmettre au Parquet national financier deux dossiers d'enquêtes portant plus spécifiquement sur les valeurs Orclass et Arthur Maury", a déclaré l'AMF dans un communiqué.

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Un accroissement depuis le début de la crise sanitaire

En juin 2018 et en septembre 2019, l'AMF avait indiqué disposer d'indices la conduisant à suspecter que des recommandations d'achats frauduleuses étaient émises concernant des actions cotées sur Euronext Access.

"Un accroissement significatif du nombre de particuliers investissant en bourse ayant été observé depuis le début de la crise sanitaire", l'AMF encourage les investisseurs "à la plus grande vigilance face à ce type de fraude".

Ces arnaques se déploient également sous la forme d'"appels frauduleux aux dons ou encore d'investissements dans des entreprises, cotées en Bourse ou non, supposées tirer profit de l'épidémie et voir leur valorisation augmenter", indiquait l'institution fin mars.

Le gendarme boursier recommande donc aux épargnants de s'assurer que l'intermédiaire qui propose ou conseille des investissements financiers y est bien autorisé.

Entre juillet 2017 et juin 2019, les pertes liées à ces arnaques financières étaient estimées à 1 milliard d'euros pour les épargnants français, selon l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR, adossée à la Banque de France).

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