La finance en Chine, "c'est le Far West ! "

Par latribune.fr  |   |  331  mots
Nommé il y a trois jours, Guo Shuqing, le nouveau président de l'autorité chinoise de régulation bancaire en Chine, a déclaré ce jeudi qu'il fallait s'attaquer aux "sociétés zombies" et à la spéculation immobilière.
Le nouveau directeur du gendarme bancaire chinois, Guo Shuqing, veut s'attaquer à la finance non régulée et à la bulle immobilière, tout en incitant les banques à financer davantage l'économie réelle.

Pékin est décidé à renforcer la supervision du secteur financier. C'est le message relayé par le nouveau président de l'autorité chinoise de régulation bancaire (CBRC), Guo Shuqing, nommé il y a trois jours. Lors de sa première apparition publique à ce poste, jeudi, cet ex-dirigeant de la banque publique China Construction Bank, âgé de 60 ans, s'est déclaré déterminé à mettre de l'ordre dans le "chaos" réglementaire et à s'attaquer aux zones d'ombre de la finance chinoise.

"Banques, fonds d'investissement, courtiers et assureurs gèrent des actifs comparables, mais sont soumis à des règles distinctes et à des régulateurs différents. C'est le Far West !" a-t-il lancé lors d'une conférence de presse, rapporte l'AFP.

Pas de risque systémique mais une bulle immobilière

Il a estimé que "le risque systémique du secteur bancaire est sous contrôle" tout comme celui de l'industrie financière. En revanche, il veut encadrer le "shadow banking", la finance non régulée, en particulier certains produits de gestion de patrimoine aux promesses de rendement élevé, qui pèsent plus de 4.000 milliards d'euros , et qu'il souhaite intégrer dans le bilan des banques. Plus généralement, il appelle les banques à "soutenir l'économie réelle" et à "s'attaquer aux sociétés zombies", en cessant de financer des groupes publics "mort-vivants", structurellement déficitaires.

ll s'inquiète également de la fièvre qui s'est emparée du marché immobilier.

"Nous prêtons une grande attention au risque de bulle immobilière" a-t-il indiqué. "Il faut strictement s'en tenir au principe consistant à acheter des appartements pour y habiter, et non pour spéculer", a-t-il martelé.

Près de la moitié des nouveaux crédits accordés l'an dernier en Chine avait trait à l'immobilier, principalement des prêts aux particuliers. Même si le niveau d'endettement des ménages chinois n'est "pas élevé" selon lui, la forte croissance de leurs emprunts depuis deux ans doit être surveillée, a-t-il ajouté.

(Avec agences)