BPCE fête ses six ans : bons résultats et incertitudes sur la gouvernance au menu

Par Christine Lejoux  |   |  564  mots
Le mandat de François Pérol à la tête de BPCE court jusqu'en 2017.
Le bénéfice net part du groupe a augmenté de près de 10%, au premier semestre, à 1,9 milliard d’euros.

« Vous avez fait le job. » S'il y a bien quelque chose que le ministère public avait concédé à François Pérol, lors de son procès pour prise illégale d'intérêts le mois dernier, c'est la qualité de son travail à la tête de BPCE. De fait, le groupe Banque Populaire Caisse d'Epargne, qui fête ses six ans ce mois-ci et que François Pérol préside depuis juillet 2009, se porte bien. En témoignent les résultats semestriels publiés ce jeudi 30 juillet. Au cours des six premiers mois de l'année, BPCE a vu son produit net bancaire (PNB, l'équivalent du chiffre d'affaires) progresser de 6,7%, à 12,1 milliards d'euros.

Une hausse liée à la bonne dynamique commerciale de l'ensemble des métiers du groupe, qu'il s'agisse de Natixis, la filiale cotée de banque d'investissement et de financement, ou des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne. Au sein de ces deux réseaux de banque de proximité, l'encours d'épargne a grimpé de 4,7%, à 618 milliards d'euros, et l'encours de crédits a crû de 2,7%, à 384 milliards.

Un bilan renforcé

Parallèlement, les coûts ont été bien maîtrisés, qui ont progressé de 2,7% seulement au premier semestre, à 8 milliards d'euros, et le coût du risque (provisions pour risque d'impayés) a diminué de 8 points de base (au deuxième trimestre). D'où un effet de ciseau positif sur les résultats du groupe, dont le bénéfice net part du groupe a augmenté de près de 10%, au premier semestre, à 1,9 milliard d'euros.

Conséquence, le bilan de BPCE s'est encore renforcé, avec un ratio de fonds propres « dur » (capital et bénéfices mis en réserve, rapportés aux crédits consentis) de 12,4% au 30 juin, contre 12,2% à la fin du premier trimestre. Dans le même intervalle, le ratio de levier a crû de 20 points de base, à 4,8%. Enfin, à 166 milliards d'euros, les réserves de liquidité de BPCE représentent 170% des besoins de refinancement à court terme du groupe bancaire.

Incertitude sur la gouvernance

« Ces résultats sont très satisfaisants et confortent la trajectoire financière établie dans le cadre de notre plan stratégique 2014/2017 », a estimé François Pérol, lors d'une conférence téléphonique. Pour mémoire, ce plan table sur des revenus des métiers cœurs de BPCE (banque commerciale et assurance, banque de grande clientèle, épargne et services financiers spécialisés) de 23 milliards d'euros au moins en 2017, pour un bénéfice net part du groupe supérieur ou égal à 4 milliards.

Mais 2017, c'est également l'année au cours de laquelle prendra fin le mandat de François Pérol à la tête de BPCE. A moins que cela ne survienne plus tôt, peut-être, si le dirigeant écope d'une condamnation, le 24 septembre prochain, dans le cadre de son procès pour prise illégale d'intérêts. Lors de la dernière journée d'audience, le 2 juillet, après la requête du ministère public d'une condamnation à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 30.000 euros, Maître Cornut-Gentille, l'avocat de François Pérol, avait souligné combien pareille issue hypothéquerait l'avenir de son client à la tête de BPCE. La BCE (Banque centrale européenne), le nouveau superviseur du secteur bancaire européen, est en effet très soucieuse des questions d'honorabilité des dirigeants.