Molex : pour les prud'hommes, licencier alors que l'usine était rentable n'était pas justifié

Par latribune.fr  |   |  298  mots
En 2009 un plan social avait concerné 283 salariés de l'usine française appartenant à une filiale française à l'américain Molex à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne).
Les licenciements décidés par la filiale de l'américain Molex à l'usine de Villemur-sur-Tarn en 2009 sont jugés n'étaient pas justifiés selon les prud'hommes de Toulouse.

Tout un symbole. Les licenciements de Molex étaient "sans cause réelle et sérieuse". C'est ainsi que les prud'hommes de Toulouse ont qualifié jeudi le plan de réduction d'effectif de 2009 qui a touché 283 salariés de l'usine française appartenant au géant américain Molex à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne).

En pleine crise industrielle en France, ce plan social chez Molex avait été décidé alors que l'usine était rentable. La filiale française du fabricant de composants électroniques a depuis été liquidée en 2010. 

Plus de 100.000 euros d'indemnités pour certains

Mais le combat de ses anciens salariés s'est poursuivi en justice. Quelque 190 anciens salariés de l'usine concernés par ces licenciements avaient engagé des poursuites. Ils réclamaient un montant global de 22 millions d'euros. Le chiffre total des indemnisations finalement accordées par la juridiction n'a pas été transmis. Mais, dans plusieurs cas, elles dépassent les 100.000 euros selon l'avocat de ces salariés, Me Jean-Marc Denjean. 

Un porte-parole du groupe américain a indiqué à l'AFP que "Molex Inc. envisage très sérieusement de faire appel" du jugement des prud'hommes. L'entreprise a déjà versé 24 millions d'euros au titre du plan social, selon l'estimation d'une source proche du dossier. 

Le groupe américain pourrait être condamné à payer

Le mandataire liquidateur et les AGS, organisme patronal français garantissant le paiement des licenciements, sont condamnés à payer avant Molex Inc. Cependant, ils peuvent se retourner contre le groupe américain pour qu'il les rembourse.

Pour mémoire, les dirigeants français de l'usine avaient déjà été condamnés au pénal à six mois de prison avec sursis pour "entrave au fonctionnement du comité d'entreprise" pour avoir préparé en secret la fermeture de l'usine sans avoir été contraints par des difficultés économiques.