VM Industries renaît sur les cendres de Molex

Les machines et les bureaux de l'ancien site de Molex France, à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), ont repris du service. Relancée par le fonds HIG Capital, l'activité de production de connectique a pris le relais fin décembre 2009 par le biais d'une petite équipe d'une quinzaine de personnes, sous la houlette de Marc Laisné, nouveau président de la jeune entité VM Industries. Quatorze mois plus tard, l'entrepreneur est en passe de réussir le pari : la société est en croissance et elle a été rentable dès 2010. « Nous avions un prévisionnel de chiffre d'affaires de 3,6 millions d'euros l'an dernier. Nous avons finalement fait 5 millions d'euros », explique Marc Laisné, qui prévoit un volume d'activité en 2011 aux alentours de 7 millions d'euros.Une activité qui porte l'emploi : l'équipe est désormais constituée d'une cinquantaine de personnes, dont 90 % sont des ex-Molex. « Le redéploiement de l'ancien site de Molex France a été plus rapide que prévu grâce à l'immense avantage que nous confère le savoir-faire des anciens salariés », confirme Olivier Boyadjian, directeur général France du fonds HIG Capital. De nouveaux recrutements sont même à prévoir au cours de l'année. Ils devraient porter les effectifs à une soixantaine de personnes d'ici début 2012.Cette expertise, VM Industries cherche désormais à la mettre à profit pour de nouveaux secteurs. À la fin du premier semestre, la PME devrait lancer une nouvelle gamme de connecteurs pour l'industrie ferroviaire. Une filière inédite pour la société et une piste de diversification mûrement réfléchie. « Nous sommes réactifs, inventifs et compétitifs... Quand les cahiers des charges sont ouverts, nous avons démontré que nous pouvions aussi être créatifs », affirme Marc Laisné. Il espère ainsi capter de nouveaux marchés et faire évoluer son portefeuille clients de quinze à plus de trente références cette année.Ancienne maison mère de l'usine, le groupe américain Molex, « qui s'était engagé la première année à passer pour 2,5 millions d'euros de commandes », est toujours très présent en tant que client dans l'activité de l'entreprise. « Mais nous n'avons pas d'accord d'exclusivité avec Molex, insiste le dirigeant. Ce que nous fabriquons pour eux, nous comptons le vendre directement aux clients finaux, et cela en toute transparence. »« Patrons voyous »Après un temps de consolidation, la PME espère donc accélérer son développement commercial pour 2012. Un optimisme qui tranche avec l'histoire récente de cette usine, lorsque le groupe américain avait annoncé sa fermeture : manifestations, occupation des locaux, séquestration des dirigeants, réunions devant les tribunaux, etc. La cheminée de l'usine Molex était devenue un symbole de lutte sociale, opposant les salariés et leurs représentants à la direction américaine. À l'époque, la querelle avait pris des allures d'affaires d'État : le ministre de l'Industrie d'alors, Christian Estrosi, n'ayant pas hésité en 2010 à qualifier les dirigeants de Molex de « patrons voyous »...Martin Venzal, à Villemur-sur-T
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