Airbus prépare en secret son futur A30X pour succéder à l'A320

Par latribune.fr  |   |  451  mots
EADS-Airbus a récemment présenté l'évolution prévue de la famille A320, de l'ajout d'ailettes réalisé actuellement à une nouvelle motorisation dans quelques années avant un tout nouveau modèle, l'A30X d'ici quinze ans.

Le voile se lève peu à peu sur les projets d'Airbus, la grande filiale du groupe européen d'aéronautique, d'espace et d'armement EADS, pour préparer la succession de son best seller l'A320 de 150 places.

Le nom de code du projet est connu : A30X. Il a été rappelé ces derniers jours par un député allemand dans le cadre des discussions sur les aides publiques au programme d'Airbus A350, qui doit concurrencer le Boeing B787, et lors des commentaires sur le différend américano-européen devant l'OMC (organisation mondiale du commerce) concernant les soutiens financiers publics à leurs deux avionneurs respectifs.

Cette dénomination A30X a aussi été employée par les dirigeants d'EADS et d'Airbus dans le cadre d'une récente réunion avec les investisseurs sur l'avenir et les projets de l'entreprise. Sur une planche présentée par le directeur commercial d'Airbus, John Leahy, on voit l'évolution du programme A320 avec les récentes améliorations apportées (ajout d'ailettes supplémentaires en bout de voilure pour réduire la consommation), les projets pour optimiser dans quelques années l'avion avec des moteurs plus performants  - le Leap X de CFM International, alliance du français Snecma-Safran et de l'américain General Electric voire un réacteur concurrent de Pratt & Whitney, - puis, dans une quinzaine d'années, un nouvel appareil avec des réacteurs en queue de fuselage voire des réacteurs à hélices (openrotor ou propfan), là encore pour mieux respecter l'environnement.

L'A30X est présenté sur cette planche en deux versions, à la fois pour souligner les différentes motorisations envisageables mais aussi parce que comme La Tribune l'avait révélé, deux fuselages sont à l'étude et pourraient cohabiter : un mono couloir et un bicouloir, le premier ayant plutôt les faveurs des Allemands qui veulent le produire à Hambourg, le second des Français qui voudraient le fabriquer à Toulouse et estiment que c'est là qu'est l'avenir pour accélerer les temps d'embarquement et de débarquement des passagers, clé de la rentabilité d'un vol et la multiplication des fréquences, notamment pour les compagnies aériennes low cost.

D'ailleurs, Louis Gallois, le président exécutif du groupe EADS, interrogé par La Tribune, n'avait pas nié l'hypothèse de deux versions indiquant que selon ses informations, Boieng lui aussi planchait sur deux versions pour remplacer dans le futur son B737.

Reste que ni Airbus, ni Boeing ne sont pressés : leurs A320 et B737 continuent à très bien se vendre. ils sont mêmes les deux appareils les plus vendus de toute l'histoire de l'aéronautique civile. Alors pourquoi tuer la poule aux oeufs d'or tant qu'elle continue à pondre ?